La Rose et L'Epine

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Un vendredi soir comme les autres, annonçant le week-end et tout ce qu’il peut sous-entendre : détente, promenade, sorties ou simple relaxation chez soi, les citadins de la capitale nippone se sentaient toujours d’une meilleure humeur en fin de semaine. En général, Ginza était le lieu de prédilection pour tout business man qui sait profiter d’une gente féminine jeune, davantage à la recherche d’un portefeuille que d’une compagnie plaisante. Nul ne sait exactement le nombre de filles capables de donner une partie de leur âme contre quelques billets…C’était au-delà de la prostitution, car il n’était plus question uniquement de chair, mais bien de l’être et tout ce qu’il suppose. Au cours de ces derniers mois, Sayuri avait pu pénétrer dans l’un de ces clubs pour endosser une personnalité différente et observer de plus près ces hommes vils et ces filles trop naïves pour comprendre la véritable signification de ces rendez-vous. Elle s’était fait passer pour l’une d’entre elle et bénéfiçiait depuis peu d’une notoriété à faire pâlir plus d’une meneuse de revue hollywoodienne. Son kimono traditionnel avait été troqué contre une longue robe de soirée noire, soyeuse et satinée, mettant en valeur ses formes et son teint laiteux, aussi pur qu’une eau de roche. Ses cheveux légèrement tirés dégageaient suffisamment son visage pour laisser ses prunelles couleur noisette se poser où bon lui semblait. Malgré tout, elle conservait ses manières de fille bien élevée et restait élégante dans ses mouvements comme dans ses paroles. La plupart des fidèles de la Maison Dark Roses avait entendu parler de cette nouvelle recrue prometteuse, au charme sans égal et d’une timidité presque virginale…de quoi faire envie à n’importe quel specimen dont les sens s’éveillaient aussi facilement que fleur au soleil.

Contrairement à ce qu’elle avait cru, il n’y avait ni rivalité, ni jalousie entre les filles. Elles se considéraient toutes comme des sœurs, arrivées là parce qu’elle n’avait d’autre choix que de trouver comment gagner de l’argent facilement et en peu de temps. Elles avaient toutes une histoire, une famille, parfois même des enfants...ou un époux, mais elles n’étaient pas heureuse et faisaient semblant de l’être. Elles se contentaient de paraître, rejetant leur véritable identité au placard contre une fausse plus terne et stupide. Bien sûr, tant qu’on ne connaît pas l’envers du décor, on ne peut pas comprendre ce qu’elles endurent, ce qu’elles subissent et ce qu’elles doivent réaliser pour obtenir un salaire descent. Et encore ! Ce club était réputé pour être l’un des plus sophistiqués de la ville, entendez par là que seuls quelques individus triés sur le volet pouvaient pénétrer en ces lieux. Il n’y avait ni barre, ni strip-tease et encore moins de serveuses frivoles. Des petits salons privés, à l’abri des regards indiscrets, dans lequels se déroulaient parfois des entrevues importantes entre associés de compagnies différentes. Sayuri n’avait pas le rôle d’une callgirl, elle se contentait de faire ce qu’elle savait le mieux : recevoir et servir le thé aux hôtes de la Maison. Son travail ne lui déplaisait pas car elle pouvait aisément espionner ces entrepreneurs sans qu’ils s’aperçoivent de quoique ce soit, ceux-ci croyant dur comme fer que ses capacités intellectuelles ne dépassaient pas celles d’une chèvre. Elle pouvait analyser les erreurs que certains commettaient, les propositions frauduleuses que d’autres tentaient et souriait intérieurement. Elles les détestaient pour leur manque de retenue et d’éducation, peu importe le nombre de diplômes qu’ils pouvaient posséder. Ils ne méritaient pas d’avoir des enfants et une femme qui les attende patiemment. Alors, lorsque le temps et la situation le lui permettait, elle donnait une correction à ceux qui lui inspiraient le plus de dégôut. Bien sûr, avec le plus de délicatesse possible pour pouvoir conserver son emploi…Mais ce soir, quelqu’un de particulier et de différent allait la surprendre…

Tandis qu’elle se préparait dans une salle à l’arrière avec d’autres filles, une serveuse vint leur rencontre pour leur annoncer qu’un invité spécial venait d’arriver dans le Grand Salon. Certaines s’empressèrent de finir de se maquiller pour regagner la salle et constater de qui il s’agissait. Sayuri ne bougea pas, persuadée qu’il n’y avait rien de si extra-ordinaire pour bâcler un après-midi entier de soins. Cependant, alors qu’elle nouait la bride de ses chaussures, quelques accompagnatrices revinrent se pomponner, jugeant le nouvel arrivant comme un Dieu tout droit tombé du ciel, tant sa carrure et son élégance étaient exceptionnelles. Une fois encore, la jeune femme fit mine de ne pas y prêter attention et se leva pour se diriger vers la salle principale. Comme d’habitude, toutes les tables étaient occupées. Il y avait les habitués et les privilégiés d’un soir qui profitaient, la bouche béante, du spectacle que les filles pouvaient leur offrir. L’une des dirigeantes du Grand Salon lui demanda de la suivre et Sayuri s’exécuta sans discuter. Elle entra, les yeux baissés et se présenta avant de relever la tête pour croiser les prunelles sombres de l’individu en question.

" Je me nomme Ohime et je serai votre accompagnatrice pour ce soir. Ravie de faire votre connaissance… "

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Allez vas-y , je crois en toi mon gars. Si tu met tous tes jetons dans cette machine c'est sûr que tu vas gagner au moins mille dollars. Ah dommage, t'en as plus. Bah va en acheter d'autres, t'as encore des meubles chez toi non ? Mets les sous gage, au poker tu auras plus de chance qu'au virtuel. C'est énervant à la fin , il ne gagne jamais. Oh tant pis, il va se faire taper dessus par la mafia mais moi j'ai autre chose à faire enh.

L'ombre du péché , un des dieux du mal le plus répugné de l'histoire, sortait d'un grand casino avec quiétude. Son quota de méfait était complet pour ce soir. Les deux hommes qu'il avait hanté étaient des habitués de ses services. Ils avaient tous les deux tout perdu au jeu, leur famille et leur argent. C'était dommage que l'un d'eux se fut pendu quelques minutes auparavant, il aurait pu en soutirer bien plus de plaisir. Fût cet homme du début de la trentaine qui avait presque vendu sa femme pour des jetons. Une chance que la demoiselle s'était esquivée , les femmes étaient d'une grande présence d'esprit dans de tels cas. Bref, tout ça pour dire que ça avait été une bonne soirée. Mais il ne voulait pas s'en aller . Il voulait faire quelque chose d'autre cette nuit là. L'ombre s'engouffra donc dans une ruelle pour revêtir son costume d'humain. Bien que les prunelles écarlates du jeune homme étaient irréelles pour un être matériel, le dieu du vice était satisfait de son apparence. Il semblait beau et riche. Jeune déjà depuis deux millénaires, Keraku avait apprit à connaître les goûts des hommes d'affaires. Plus on semblait sûr de nous, plus on avait de chance d'entrer dans un établissement. On passait pour un gosse de riche venu dépenser tout les crédits de ses parents dans la boisson et le jeu. Ce soir là, il visait un établissement chic où la luxure et l'envie battait de son plein. De l'érotisme sophistiqué. C'est comme ça qu'il décrivait ce genre de choses. Vous savez, de belles femmes aux formes presques naturelles qui se pavanaient devant vous avec du thé. N'allez pas me dire que vous emmèneriez vos enfants dans ce genre de place heins ? Mauvais parents tut tut tut. En tout cas, cet endroit se nommait Dark Roses. Un club très sélectif, l'élite des hommes d'affaires de Tokyo venait se prendre du bon temps avec les serveuses de là-bas. De son côté, Keraku voulait simplement s'amuser un peu à regarder. Regarder les hommes le nourrir de leurs fantasmes et le satisfaire de leurs gourmandises. C'étaient ces personnes qui l'enrichissaient, pas les pauvres gens. En tout cas, d'une démarche légère et même dansante, la divinité se laissait guider par la musique qui émanait des édifices qui l'entourait. La ville était toujours très animée. Toute en lumière, les passants se ramassaient souvent en masses informes presque incassable. Mais grâce à la chance, il réussit à s'y frayer un chemin sans trop de problème. Les gens le dévisageaient à cause de son accoutrement encore trop déplacé. C'était amusant à voir ces asiatiques faire semblant de ne pas trouver étrange son costume et de le contourner avec presque de la peur. Comme s'il avait des dynamites autour de la taille , allons donc. Le Adam diabolisé trouva enfin ce qu'il cherchait quelques pattés d'immeubles plus loin. Une chance que c'était une petite métropole. Il leva son visage vers l'écriteau soigneux en songeant que c'était assez déplacé pour ce que c'était. Il avança. Le portier lui demanda tout d'abord ses papiers d'identité. Des papiers qu'il avait eu depuis longtemps, il avait vingt deux ans selon cette carte. Sa photo était irréelle car elle était réussie. Le doorman devait bien se douter de quelque chose parce qu'il leva un regard suspicieux vers le prétendu majeur universel. De ce fait, Keraku lui offrit un sourire espiègle.

- Qu'est-ce qui se passe ?

Bon, autant qu'il pouvait le trouver louche, il ne pouvait pas refuser un client à ses patrons s'il était majeur. Mais il devait s'assurer qu'il avait de l'argent pour payer les luxes de son établissement. La divinité sortit de sa longue manche un porte monnaie doré et lui montra quelques billets de vingt dollars. L'argent, il aimait l'argent. Mais il n'en avait que cinq de ses billets en sa possession, les autres étaient des leurres. De faux billets en jouet. Voir même de l'argent Monopoly. Keraku en avait seulement assez pour avoir une place et peut être une boisson si l'envie y était . Mais il savait pertinemment que l'envie y était toujours. Donc il entra dans l'établissement. Il avait l'air d'un de ces héritiers sans amis qui venaient combler du vide dans la boisson. Donc bon, un type avec beaucoup d'argent. Il se fit installer quelque part, il n'y porta pas trop d'importance mais ne quitta pas du regard la scène. Luxure, luxure, luxure. Ça l'aurait fait bander s'il n'aurait pas été démembré. Nous entendons bien sûr par là qu'il n'avait pas cru nécessaire d'ajouter ce morceau à son déguisement pour l'instant. C'était déjà moins lourd à porter sans. Bref, il commanda une boisson alcoolisée aux arômes de fruits et supposa rester sagement assis à l'attendre. Heureusement, une autre personne vint à sa rencontre. Une employé aux formes généreuses qui s'annonçait comme son accompagnatrice. Onhime ? Drôle de nom. La divinité du vice la dévisagea avec une curiosité intense .

- Enchanté de même , je suis Sôma Aiken . Je dois être important pour avoir la plus belle des femmes pour moi seul.

Complimente , complimente. Elle va se sentir bien la douce petite. La douce petite malchanceuse d'être tombée sur le meilleur ami de Satan. Il prit une gorgée de sa boisson et lui montra le siège en face de lui de la tête.

- Assied toi alors. Si t'es là pour m'accompagner

Bon, maintenant ça lui ressemblait plus. Autant être naturel avec cette fille qui cachait très bien son identité . L'œil d'un dieu ne se trompe pas. Sa peau et tout ses attraits n'étaient pas humains. C'était soit
une succube qui l'avait en vénération ou encore une vampire. Tiens, il aurait bien aimer que ce soit une Succube. Mais son essence n'était pas celle d'un de ses serviteurs … en tout cas, c'était assez embêtant de penser.

- Alors, comment t'es-tu retrouvé ici ma belle ?

Il se pencha un peu vers elle avec un sourire arrogant. Il aimait bien mettre les gens en colère. Je ne répéterai pas le pourquoi de cela car je deviendrais un peu barbant. Donc, ses prunelles rouges étaient bien ancrées dans celles de sa nouvelles compagne.

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Au moment de relever la tête pour faire face au nouvel arrivant, la jeune femme fut comme prisonnière de ces yeux écarlates, brûlant tel un feu ardant dévoreur d’âmes. Sa beauté était à couper le souffle : un corps sculpté, une ossature peu prononcée, un visage lisse et ce regard…N’importe quelle femme aurait sans doute fondu comme neige au soleil devant cet être irréel. N’importe laquelle ? Mais pas Sayuri…Bien sûr, elle ne pouvait rester de marbre et se devait de jouer son rôle aussi bien que d’habitude néanmoins, cet homme n’avait rien de rassurant. Il était riche, beau, arrogant et certainement adepte des plaisirs de la chair. Pour l’instant, elle se contenterait de garder son masque , méfiante sans pour autant laisser transparaître sa crainte. Lorsqu’il se présenta en la complimentant, elle baissa la tête en signe de remerciement, un léger sourire se dessinant sur son visage. Pas de doute possible, c’était un vrai Casanova des temps modernes. A ce moment précis, elle savait que les filles de la Maison parlaient d’eux, surtout de lui. Elles enviaient Sayuri d’être avec cet homme surprenant et magnifique tandis qu’elle n’aspirait qu’à quitter ces lieux. Son sixième sens ne la trompait pas : il n’était pas humain. Il possédait une force impressionnante et un esprit beaucoup trop difficile à percer. Pas question de faire comme si elle savait tout, elle n’avait pas à être impertinente. En s’asseyant face à lui, elle replongea dans ses pupilles sanglantes et ne put se résoudre à les quitter. Si elle devait se laisser manipuler de la sorte, autant prendre du bon temps également. Aussi, elle fut quelque peu déboussolée lors de sa première question et mit un temps avant de répondre, durant lequel il ne cessa de l’observer.

Etes-vous certain de vouloir entendre mon histoire, au risque de tomber dans les bras de Morphée en quelques minutes ?

Elle sourit, provocante et charmée par celui qui se voulait tendre. Etait-ce une façon détournée de lui faire comprendre qu’il avait perçu son identité ? Sayuri n’en savait rien. La réalité, c’était qu’elle voulait se tromper, pour n’être qu’Ohime face à Aiken. Revêtir l’identité de cette femme sulfureuse et envoûtante lui plaisait assez lorsqu’elle pouvait rencontrer ce genre d’hommes. Ainsi, l’esapce d’une soirée, elle jouait le jeu et abandonnait sa situation pour être quelqu’un d’autre…et c’était ce qu’elle souhaitait pour ce soir.

Aiken-sama a sûrement d’autres désirs que je serai davantage en mesure de satisfaire…

Sur ce, elle fit signe au serveur qui revint au bout de quelques minutes, un plateau en mains. Celui-ci comportait un service à thé en porcelaine ainsi qu’un plat rempli de fruits frais et d’autres coupelles chargées de parfums différents. Aussitôt les objets disposés sur la table, elle se changea en hôtesse pour servir le thé, pleine de grâce et d’élégance, se sentant toujours observée avec insistance. Elle déposa l’une des tasses à côté du jus de fruit de son invité et s’en servit une qu’elle ne porta pas immédiatement à ses lèvres. Elle pouvait percevoir une sensation de brûlure dès que ses yeux perçants se posaient sur sa peau blanche. Quels pouvoirs pouvaient-ils posséder pour que même un être tel que Sayuri soit dans le désarroi le plus complet face à lui ? Sa détermination à ne pas se laisser prendre trop facilement ne lui servait pas ce soir, car l’homme qui la dévisageait était véritablement un Dieu. Elle ne savait pas s’il allait user de ses dons contre elle et espèrait simplement passer une soirée comme avec n’importe quel individu du sexe fort. Peut-être que lui aussi choisirait cette option, préférant endosser cette personnalité de jeune débauché plutôt que celle de personnage important, décideur de l’avenir du monde.

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( Un peu plat, désolé ûu )

La divinité l'écouta avec une curiosité constante. À sa demande sur la vie privé de la demoiselle, cette dernière avait habillement contournée le sujet d'une manière très polie. Un passé sombre peut être ? Keraku était un être très arrogant, le peu qu'on lui donnait , il le prenait. Donc bon, il continua d'hypnotiser sa compagne sans trop s'en rendre compte. On peut être dieu mais on ne peut pas être parfait donc bon. La demoiselle lui signalait qu'il allait tomber de fatigue si elle lui racontait son histoire. Mais oui , bien sûr. C'était de la paresse ça ou de la simple cachoterie ? Il colla sa joue contre son épaule et continua de l'écouter dans le silence le plus déplacé possible. L'employée s'était levée et lui avait tout bonnement versé une tasse de thé. Il n'aimait pas le thé, ça avait un mauvais goût. Mais bon, il pouvait se forcer pour sa si charmante compagne. Histoire de lui donner un peu d'orgueil. Il prit donc la petite tasse de porcelaine et la porta à ses lèvres. Ark, non . C'était trop amer. Il fit la grimace et laissa tomber la tasse par terre . Ah, hahaha. Il baissa les yeux avec un air faussement désolé et tous les regards qui n'étaient pas déjà sur eux rattrapèrent leur retard. Il souffla simplement un léger ; Oops comme excuse. Bah oui, il était méchant que voulez-vous. Il prit son jus de fruit et en bu une gorgée avec lassitude. Il était trop paresseux pour ramasser ce dégât.

- C'est des vrais tes seins ?

Il était complètement distant de ce qu'il venait de faire. En fait, tant que ce n'était pas à lui de ramasser, il s'en souciait le moins du monde. Il ferma les yeux et reprit une autre gorgée pour enlever le goût. Il n'avait pas besoin de se nourrir mais il était assez gourmand pour avoir du goût. Ses yeux écarlates de nouveaux ouverts, il les replongea dans ceux de la serveuse.

- Pardonne moi, j'ai les mains tremblantes

Une excuse des plus fausses. Juste pour se faire rire lui-même. Il se trouvait hilarant parfois. C'est donc une mine arrogante qu'il relança à sa vampire de compagne.

- Mais une créature de la nuit devrait avoir d'autres occupations que ce triste job. Regarde toi

Il la toisa avec un sourire tout sauf discret. Il était bizarre mais il en était bien conscient. Les autres serveuses devaient le trouver tout de même vulgaire de ne même pas s'être proposé pour ramasser le gâchis. L'Adam mystifié n'usait pas vraiment que de paresse en ce moment. C'était peut être aussi de l'avarice . Un mélange des deux sûrement. Il lui fit un clin d'œil puis prit une autre gorgée. Le spectacle continuait sur scène, il y jeta un léger regard amusé. Danse, fait aller ta chair. Il aimait les humains, c'était une merveilleuse source de péché. Donc, de pouvoir.

- Vous êtes magnifique.

Elle aurait du être au bras d'un homme d'affaire puissant dans une salle de bal. Pas dans un endroit où les femmes étaient traités comme des animaux. Quoique cet endroit plaisait beaucoup au dieu . Il aimait voir cette luxure à son plus haut point. Mêlant la richesse à la sexualité. Mais une créature des ténèbres comme les vampires étaient comme les succubes ses protégées. Des êtres qui attiraient la chair, comme lui et son costume de perfection. Si seulement quelqu'un le voyait sans celui-ci. Il était laid et défiguré. Son orgueil lui interdisait pourtant de se montrer sous sa véritable forme sous peine de l'étouffer. Il effleura de son bras son ventre sans orifice. Mais oui, après tout il était dans la peau du premier homme. Ce dernier n'avait donc pas de mère. Sauf bien sûr si dieu aurait eu un vagin … Dérangeant comme image. Il ricana un peu, un peu fou. Mais reprit un tant soit peu de sérieux en prenant son verre et en allant y chercher une nouvelle gorgée.

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La jeune vampire, alors absorbée par ces yeux flamboyants, retrouva bien vite la réalité, notamment en raison de la première remarque qu’il lui fit, tout en posant sa tête sur l’une de ses épaules. Par rapport à ce qu’elle venait d’entendre précédemment, elle crut défaillir et lui demander s’il n’avait pas une double personnalité. Comment pouvait-il passer de l’élégance à la vulgarité en si peu de temps ?! Ces termes crus et déplacés ne lui plaisaient guère mais elle se contenta de pincer ses lèvres en signe de désaprobation. Quel oiseau de mauvais augure pouvait bien avoir pris possession de cet être jusqu’alors charmant ? Et cette attitude dédaigneuse qui ne lui convenait absolument pas…Sayuri était déçue de ce comportement et ne savait pas exactement pourquoi. Que pouvait-elle bien attendre de lui ? Rien, elle exécutait simplement les ordres de ses supérieurs, soit la patronne de la Maison. Elle haussa un sourcil lorsqu’il goutta le breuvage qu’elle venait de lui préparer avec soin et regretta d’avoir été choisie pour lui tenir compagnie. Quel manque de courtoisie que cette grimace ! Il ne connaissait ni règle de savoir vivre, ni bienséance. Qu’il laisse les dégâts qu’il avait causé sans même prendre la peine de s’excuser – car elle ne considérait pas son pardon -, cela prouvait toute son arrogance et son manque d’intérêt pour les employés de la Maison. Là encore, elle ne dit mot, se contentant de l’écouter, feignant l’attention. Elle aurait aimé trouver une excuse pour filer et retourner auprès des filles, qui auraient sûrement plus besoin d’elle que lui…Néanmoins, une phrase capta à nouveau sa curiosité, si bien qu’elle l’observa, interrogeant son regard. Une créature de la nuit…cela appuyait ses soupçons quant à sa véritable identité. Elle avait de suite su percevoir cette aura si spéciale et ne doutait plus. Elle aurait voulu lui rétorquer quelque chose mais elle sentit son regard brûlant se poser sur elle d’une manière qui la rendit plus mal à l’aise que jamais. C’était comme s’il était capable de détailler chaque percelle de sa chair et cela lui déplaisait au plus haut point. Elle restait de marbre à ses flatteries et se contenta de prendre une gorgée de thé avant de retrouver ses prunelles dangereuses. Elle annonça d’un ton simple et détaché.

" Vraiment ? Et quelle sorte d’occupations pourrais-je donc avoir ? Cet emploi me convient parfaitement et je n’ai jamais eu d’autres propositions…à moins que Aiken-sama ait quelque projet me concernant, ce dont je doute.. ? "

Malgré son attitude déplorable, il attisait sa curiosité et Sayuri souhaitait réellement savoir quel être pouvait bien se cacher derrière ce masque. Elle pouvait aisément deviner son caractère et supposait qu’il était toujours ainsi : familier, parfois grossier et le plus souvent déterminé à obtenir ce qu’il désire. Il était l’un de ceux qui avaient toujours gain de cause, peu importe la mise ou la perte engendrée. Le respect, l’amour, la compréhension et l’humilité, des valeurs bafouées et rejetées par celui qui se tenait près d’elle en ce moment. Des valeurs pour lesquelles Sayuri s’était longtemps battue…mais à quoi bon, si au bout du compte, elle reste seule et sans attache ? Peut-être que celui qu’elle avait rencontré dans l’Eglise avait raison, peut-être qu’elle devait véritablement prendre part au combat qui allait se dérouler pour la fin du monde…peut-être même que son interlocuteur actuel détenait des informations précieuses à ce sujet, des renseignements qui pourraient l’aider à choisir…

" Vous semblez plus dans votre élément ici, je me trompe ? Presque comme si vous aviez toujours cotoyé ce genre d’endroit. Pourtant, c’est la première fois que l’on a le plaisir de vous recevoir ici…Que faisiez-vous avant ? "

La curiosité est certes un vilain défaut, mais si elle peut vous permettre d’en savoir davantage sur vos adversaires ou partenaires, c’est un défaut qu’on a le devoir d’exploiter. Il avait le choix entre lui répondre franchement, mentir ou changer de sujet. Sayuri optait pour la deuxième solution mais espèrait nettement que la première serait la bonne. Elle arborait maintenant un sourire malicieux et presque entendu, dans le sens où elle voulait lui montrer qu’il n’était pas le seul à avoir découvert le pot-aux-roses. Il la savait différente, elle le savait important. Tous deux trouveraient certainement leur compte dans un échange particulier entre créatures impliqués dans cette apocalypse naissante et grandissante. Il pourrait compter sur ses talents et elle pourrait apprendre d’un individu plus expérimenté. Elle attendaient sagement sa réplique, gardant ce même regard insistant et entendu.

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Mais quelle amusante réaction que ce pincement de lèvre ! La divinité trouvait cette situation délectable. Il se sentait en un total contrôle dans ce genre d'endroit et son comportement ne le gênait pas le moindre du monde. Puisqu'il incarnait le défaut même, il n'était pas ce genre de personnage important qui restait ancré dans les convenances. Lui, il voulait démontrer à tous ces dieux stupides qu'il était le plus vrai. Sa seule entité constituait tous les enjeux des guerres, des famines, de la vente à pression et de tous les soucis des humains. Allait-il avoir un comportement de chien chien ? Non, pas du tout. Il voulait se démarquer et bien illustré qu'il était assez imposant pour être à son statut. Donc bon, il était assez satisfait de son effet sur son ''accompagnatrice''. Il la dévisageait encore avec une certaine envie. Une envie de quoi ? Allez savoir. Mais son irritation se faisait ressentir, elle était dégoûtée et passablement en colère contre lui. Ou ses patrons peut-être ? Tout ça pour dire que les émotions néfastes lui faisait le plus grand bien. Là où il allait, il en était le géniteur d'au moins sept. Vous aurez devinés lesquels. Ses préférés. Les sept premiers que sa personne avait généré avec l'aide de son, maintenant si proche, serviteur Adam. Oui, il l'avait arraché froidement des bras de Dieu. Mais à un certain point, ce puissant personnage ne pouvait plus rien n'y faire. Satan lui avait laissé le soin de les corrompre ces deux tourtereaux. Leurs âmes devaient brûler en enfer quelque part... Délicieux. La demoiselle était ennuyée de sa présence, elle avait hâte qu'il s'en aille de son lieu de travail. Il lui offrit un sourire méchant, un sourire qui lui démontrait son refus à la laisser tranquille. Il aimait les vampires mais celle-là ne semblait pas être très apte à tuer de main froide. Elle le trouvait trop dégueulasse pour ça, si elle avait eu une âme noire elle lui aurait renversé le contenant de la porcelaine sur la tête. Mais soudain, elle sembla vouloir continuer la discussion. Il l'écouta avec une curiosité malsaine. Mais Keraku fut agréablement surpris parce qu'elle lui répondit, il croyait avoir droit à quelque chose d'autre. Bon, cette jeune fille semblait avoir un lourd passer derrière elle. Plutôt, peut-être, un passé trop léger et ennuyeux qui lui offrait un manque urgent d'aventure. Non, il se faisait encore des films. Pour un dieu, il ressemblait beaucoup aux humains. Il l'accordait. À la question de la demoiselle qui se disait s'appeler Ohime, Keraku resta silencieux, mais lui répondit avec un sourire amer. Elle se la jouerait pas un peu sarcastique avec lui ? Et bien et bien. Les manières s'envolaient. Il avait presque envie de le lui faire remarquer, mais se fit couper son simili-son par une autre phrase de Ohime. Le dieu des vices la toisa avec un brin de fureur. Non, de la colère ce serait mieux. Il n'était pas furieux , mais plutôt froissé.

- Je ne crois pas que ce soit dans tes tâches que de poser des questions indiscrètes à tes clients Ohime. Dit toi que tu pourrais tomber sur des personnes plus bizarres que tu ne l'es toi-même.

Il fronça les sourcils, ravit de sa remarque et pris rapidement une gorgée de son jus de fruit. Le verre était presque vide lorsqu'il le déposa sur la table. Des regards se tournaient de nouveau vers eux puisque Keraku s'était de nouveau penché vers elle et que son visage n'était plus animé de la même émotion.

- Tu dois avoir entendu l'appel toi aussi puisque tu es à l'air libre, n'est-ce pas ? C'est assez palpitant de savoir qu'une autre fin du monde a été annoncée. Celle de l'an deux mille a pu être esquivée mais celle-là semble plus sérieuse.

Le dieu retrouva d'un coup son expression malicieuse, il se retira et jeta un oeil ennuyé sur son verre, il n'y avait plus une goutte de ce délicieux nectar. Keraku leva ses yeux écarlates vers la demoiselle et lui offrit un sourire tout en dents avant de lui tendre son gobelet.

-J'ai envie d'en boire un autre, tu peux aller m'en chercher un ? Si tu fais ça, je répondrai à tes questions avec plaisir ma petite vampirette !

Keraku éclata de rire à sa propre remarque. Hahaha, amusant ,amusant mon petit. Tu t'améliores de millénaire en millénaire ! Tu pourrais faire carrière ! Vampirette, mais quelle trouvaille. Bien sûr, il n'était pas au courant que quatre-vingts pour cent des personnes fanatiques des choses mignonnes appelaient les vampires femmes ; les vampirettes. Tant de choses à apprendre encore, tant de choses. Le dieu soupira ,mais garda un sourire hilare. Pour être bizarre, il l'était.

Invité

Malgré ses efforts pour cacher sa désapprobation quant à ses attitudes, elle vit qu’il n’était pas dupe et avait cerné son changement d’expression. Lorsqu’il s’approcha d’elle, Sayuri retint un mouvement de recul. Même son haleine envoûtante et cristalline n’arrivait pas à lui faire oublier ce manque de respect flagrant et affirmé. Il exprima un nouveau sous-entendu pas si sous-entendu qui lui fit comprendre qu’il devait être beaucoup plus puissant que ce qu’elle avait imaginé. C’est alors qu’il changea radicalement de sujet, employant des mots lourds de sens et de conséquences tels que appel ou fin du monde. La jeune femme sentit les regards s’intensifier dans leur direction et aurait volontiers agi de n’importe quelle manière, pourvu qu’il se taise. Elle était même prête à sacrifier ses lèvres s’il le fallait, du moment qu’il ne mette pas ce genre de propos sur le tapis. En effet, aborder ces sujets dans un lieu comme celui-ci revenait à s’attirer foudres, curiosités malsaines voire haines. Bien que l’apocalypse était sur toutes les lèvres, personne n’osait en parler avec tant d’indifférence. Cette évocation accéléra son rythme cardiaque mais n’empourpra pas ses joues. Elle parvenait à maîtriser un minimum son aspect extérieur et souhaitait qu’il en soit ainsi pour toujours. Tandis qu’elle cherchait une phrase pour le reprendre sans avoir l’air de le rabrouer, il fit une grimace et lui demanda d’étancher sa soif si elle désirait des réponses. Il savait qui elle était ou plutôt ce qu’elle était et pour Sayuri, cela signifiait qu’elle devait jouer différemment. C’est lèvres scellées qu’elle se releva avec élégance pour se diriger vers le bar mais contre toute attente, elle s’arrêta dans son élan pour se retourner vers lui, alors vautré comme n’importe quel énergumène de cette salle.

" Que diriez-vous de prendre ce breuvage dans un endroit plus intime ? "

Elle flanqua ses yeux ardents dans le regard de son interlocuteur, lui lançant un sourire entendu. En réalité, elle avait réellement envie de connaître sa véritable nature, mais prétextait cette envie de la chair avant tout pour l’éloigner de cette salle. Même s’ils vivaient dans un monde plus tolérant, si son identité parvenait à être dévoilée, elle pouvait plier bagages sans demander son reste et déguerpir aussi vite qu’elle était arrivée. Il n’était certes pas dupe mais elle espérait que cet appel au désir serait plus fort que sa méfiance. Après tout, des deux, n’était-ce pas elle qui risquait plus que lui ? Elle avait deux craintes totalement contradictoires : qu’il accepte et qu’il refuse. S’il répondait favorablement à sa demande, elle serait seule face à un être dont elle ignorait les capacités…S’il n’opinait pas, elle allait devoir jouer la fille niaise et sotte pour faire croire qu’il se moquait du monde. Aucune de ces deux solutions n’était la meilleure et elle avait tout à y perdre…Qui diable avait eu la bonne idée de la suggérer comme accompagnatrice ce soir ! Elle regrettait presque sa demeure isolée et lugubre…alors pourquoi une partie de son être souhaitait connaître son verdict le plus rapidement possible ? L’anxiété, la nervosité, l’angoisse…l’envie ? Etaient-ce toutes ces émotions qui rendaient l’air si suffoquant ? Cette adrénaline s’était soudainement réveillée en elle, si bien qu’elle aurait pû éclater d’un rire sans joie, rien que pour s’exprimer autrement et révéler aux autres qu’elle se sentait différente. Quoiqu’il puisse se passer par la suite, suivant la réaction qu’il allait avoir et les décisions qu’il allait prendre, elle savait que cela aurait une incidence directe sur son avenir et sur ses choix. Elle attendait, belle et patiente, que sa Majeté daigne recourir à l’échange verbal en signe d’accord ou de désapprobation.

HJ : désolée pour la petitesse du post mais j'avais vraiment envie de répondre ^^

Invité

( Je suis ravis que mon texte t'ait donné cette envie . Le mien non plus n'est pas le plus long de ceux que j'ai fais)

Elle s'était levée à son commandement, il la suivit du regard avec un mouvement de tête . Il loucha vers les courbes de la créature mais retourna au visage de celle-ci lorsqu'elle se retourna. Assez brusquement, comme si elle avait eu une révélation. Bien sûr, Keraku ne s'était pas préoccupé des autres personnes présentes dans l'endroit, il ne s'intéressait jamais à d'autre chose qu'à ce qu'il voulait s'intéresser. Donc, lui et son interlocutrice. Il jeta un coup d'œil furtif à la salle avant de se porter sur les lèvres de Ohime qui venait de prendre la parole... Du sexe ? Oh oui, alors. Juste le temps de faire apparaître les bijoux de famille de ce chers Adam... Attend une seconde. Le dieu plissa les yeux un moment, il réalisa qu'elle ne voulait pas avoir de rapport sexuel avec lui mais bien un endroit plus sécuritaire pour parler de l'apocalypse. Ce serait tellement plus simple s'il étaient en discussion avec une non croyante ! Il ne pouvait même pas lire ses pensées, c'était assez dérangeant. Bref, il avait comprit. Mais bien sûr, il allait accepter. D'une manière très féline, la divinité se mit debout et fit quelques pas vers son accompagnatrice avec un sourire sûr de lui. Un peu hautain, d'une part pour jouer le jeu que lui proposait la vampire et de l'autre car il était réellement très orgueilleux. Il s'arrêta à une moitié de mètre d'elle et inclina la tête.

- Je te suivrai

Il se laissait mener par cette demoiselle. Il n'avait aucune inquiétude, il était tellement sûr de lui qu'il se croyait invincible. Et donc, ses destinations ne lui étaient que peu importantes à son esprit vicieux. De plus, la seule perspective de se retrouvé seul dans un endroit fermé avec la vampire avait quelque chose de palpitant. Il avait fait apparaître son arsenal et dans son semblant d'âme complètement défraîchie, il y avait des histoires qui germaient aussi rapidement que les mauvaises herbes envahissent votre jardin. Son masque du père des hommes était très adéquat dans ce genre de situation car cet homme avait d'or et toujours été le plus beau que ses yeux avaient eu le plaisir de croiser. Des muscles agréables, des épaules confortables … Ève avait été chanceuse avant que Keraku ne les corrompre. Oh, wow. Il était partit bien loin dans ses souvenirs à l'instant. Il ne devait pas le refaire car c'était mauvais pour son crâne de remonter des millénaires en arrière comme ça. Ça le déstabilisait à tout les coups. Valait mieux dire quelque chose avant qu'elle s'inquiète. Bien qu'il doutait fortement qu'elle réussirait à s'inquiéter du sort de l'incarnation de tous les défauts en chair. Il avait un moment perdu ses expressions, relâcher son contrôle sur les muscles de son esclave. Celui-ci était donc rester neutre, voir mort. Il s'empressa donc de secouer la tête, comme s'il aurait été dans les nuages et lui sourit malicieusement, encore.

- Mais n'oublie pas mon jus de fruit , sinon je ne dirai rien

Ouais, ses exigences avaient toujours été un peu folles. Mais ce jus, ce jus là ! Il était merveilleux , c'était la deuxième chose la plus belle au monde après lui ! Waouh, qui se ressemble s'assemble , comme on dit. Était-il entrain de faire l'éloge d'un jus de fruit tropicaux et alcoolisé ? Oui, c'était la cinquième fois qu'il le faisait depuis qu'il avait été créer. La première étant lorsqu'il avait goûté pour la première fois à du rhume, puis vint la bière, la tequila et la limonade . Non, sans blague c'était très bon au goût de la limonade. Suffisait juste d'y ajouter un peu d'alcool et c'était exquis. L'alcool n'avait aucun effet sur son système mais il appréciait tout de même le petit goût de plus que cela procurait. Ou encore la tête de ses victimes qui le voyait engloutir vingt bières sans effet secondaires. Il se marrait bien dans ces temps là. Arg, reviens à la réalité Keraku. Tu deviens un peu sénile sur les bords ou je rêve ? Le dieu se prépara à suivre au pas la demoiselle pour ne pas se perdre ailleurs. Lui aussi, cette conversation l'intéressait assez. La fin du monde était un sujet intriguant qu'il devait être le seul à arborer comme lorsqu'on parle du temps qu'il fait . Dommage car c'était une réalité, il ne fallait pas avoir peur de ce qui nous entoure. Il valait mieux l'exploiter !

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Ainsi donc, le choix d’Aiken-sama s’était arrêté sur la première option, à savoir la suivre sans imposer de résistence aucune, faisait croire à l’assistance qu’il avait également envie de se retrouver seul avec elle. Elle le suivit du regard lorsqu’il quitta le sofa pour se retrouver près d’elle et sans s’en rendre compte, elle huma son parfum. Un mélange détonnant, corrosif et pourtant délectable, des senteurs épicées, rejoignant tout à fait l’aura qu’il dégageait comme son allure ou son attitude de snob arrogant. Elle fit un signe léger de la tête au barman qui acquieça simplement alors qu’elle ouvrait la marche en direction d’un escalier en colimaçon, caché dans la pénombre de la Salle. Dark Roses était bien plus qu’un simple club, c’était une véritable Maison des Vices où chacun pouvait y trouver son compte, du moment qu’il y mettait le prix. Ils arrivèrent au deuxième étage et changèrent d’atmosphère : couloir de velours, éclairage plus tamisé, musique d’ambiance…bref, un avant goût de ce qui pouvait attendre les clients dans les différentes chambres de la Maison. En déambulant dans ces fameux couloirs, ils croisèrent des couples, bien souvent des jeunes filles accompagnées d’hommes d’affaires saouls et rieurs. Sayuri s’arrêta en face d’une des portes et releva sa robe jusqu’en haut de sa cuisse gauche, qui renfermait une jartelle où quelques billets et une clé y étaient cachés. Elle retira la clé et rabaissa sa robe avant de tourner la serrure.

" Après vous… "

Elle baissa légèrement la tête et se déplaça de façon à ce qu’il puisse entrer le premier. Elle prit soin de refermer la porte derrière elle avant de se tourner vers lui. Cette pièce lui était réservée, en tant que favorite de la Maison. Bien sûr, elle n’était pas la seule à bénéficier de ce privilège, mais cet endroit avait quelque chose de différent : un immense espace s’offrait à eux, dans lequel se trouvaient un sofa, une coiffeuse et un lit à baldaquin. Les couleurs avaient été choisies avec goût, toujours en accord avec le reste de la Maison. Néanmoins, Sayuri y avait ajouté quelques notes personnelles, visibles grâce à quelques indices : des roses fraîchement cueillies, un peignoir de soie abandonné sur une chaise ou encore une brosse à cheveux nacrée posée sur sa coiffeuse. Elle n’attendit pas un instant supplémentaire et déambula comme si de rien n’était avant d’indiquer un siège à celui qui lui faisait face.

" Je vous remercie d’avoir accepté de monter tout en comprenant parfaitement là où je voulais en venir. Je ne pense pas que ces mots concernant l’apocalypse vous ont échappé par maladresse…en réalité, je suis certaine que vous avez volontairement évoqué le sujet pour voir ma réaction et apparement, j’ai choisi celle à laquelle vous vous attendiez… "

Elle parlait avec grande vigueur, comme pressée par le temps. Etait-ce parce qu’elle appréhendait la suite de leur échange ? Avait-elle peur de ses propres émotions ? Elle ne pouvait canaliser cette aura qu’elle savait maléfique et se sentait toute entière attirée par lui. La jeune femme gardait une distance raisonnable entre eux, de peur de franchir une ligne invisible qui lui serait fatale. En effet, l’épisode traumatisant qui lui était arrivé précédemment prouvait son incapacité à contrôler ses véritables émotions face à des êtres plus puissants. Elle avait beau supporter mille tortures, une seule d’entre elles sur le point psychologique pouvait avoir des conséquences beaucoup plus dramatiques et cruelles.

" Je ne prétends ni vous connaître, ni espérer quelque chose de votre personne…Simplement, si vous acceptez de m’éclairer sur ce qui arrive au sein de ce monde, je pourrai peut-être réaliser l’un de vos souhaits ? "

Elle ne savait pas sur quel terrain elle était en train d’avancer. Pire qu’une brebis face au loup, elle venait de mettre les pieds dans le plat en proposant des services qu’elle ne serait peut-être même pas en mesure d’exécuter. Aussi, il était loin d’être stupide et savait parfaitement qu’il pourrait avoir gain de cause sans avoir à lui révéler quoique ce soit sur le devenir du monde…mais elle prenait le risque et cela consistait en une preuve de…naïveté ? Peut-être pas…peut-être que Sayuri avait une idée derrière la tête ? Avant qu’il ait eu le temps de répondre, on frappa à la porte et la créature de la nuit s’y rendit avec une fausse assurance. En la refermant, elle se dirigea vers lui et, sans rencontrer ses yeux brûlants, déposa un plateau sur lequel étaient disposés deux verres et une grande bouteille de ce breuvage qu’il appréciait. Elle se hâta de remplir les verres et tendit le sien à son interlocuteur. Elle se trouvait trop proche de lui, bien trop proche pour ne pas faillir…

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( Tiens correctrice, j'ai fais exprès ! Mwahaha * a juste eu la flemme de bonpatron * )

Oooh ! Quelle jolie chambre que celle dans laquelle Keraku venait de pénétrer accompagné d'une démarche digne d'une comédie musicale. Tapisserie aux couleurs de désir, lumière tamisée, lit majestueux et invitant … Manquait plus que son jus de fruit. Il le voulait, il ne l'avait pas. Ce n'était pas drôle du tout. Dans la tête du vice, il y avait sa gourmandise qui bouillonnait si fort qu'il se serait jeté sur la vampire à l'instant. C'était pas trop compliqué ce qu'il lui avait demander, un jus de fruit . De nos jours, les gens ne savaient plus faire leur travail. Non mais , non mais. Quelle impertinence, on nous paie pour servir les clients mais on le fait pas. Les prunelles écarlates de l'Adam mystifié se posèrent avec intensité sur son accompagnatrice. Une certaine colère commençait à se faire sentir dans son atmosphère, il était trop impatient. Mais c'est alors qu'elle eut l'audace de lui proposer un siège, il y prit place comme un élève de primaire. Son regard ne quittait plus la demoiselle par contre, il attendait son jus et il ne dirait rien sans en avoir eu une goutte sur les papilles gustatives. Boudeur, il l'écouta tout de même attentivement. Elle semblait anxieuse , préoccupé par quelque chose. Mais pourquoi encore cette fille était-elle si stressé en sachant que les malheurs de l'humanité allaient peut être bientôt disparar... Holà, on se calme la répartit. Les malheurs des hommes, c'était lui-même. La divinité ravala sa salive, il commençait à douter de ses suppositions sur le fait qu'il survivrait malgré tout à cela. C'était un peu effrayant … Surtout si les autres sociétés de l'Univers étaient des pacifistes sans vices aucuns. Il allait de cette manière disparaître comme s'il n'avait jamais été que poussière. Arquant les sourcils, ne laissant paraître son malaise grâce à sa grande orgueil, il continua à prêter oreille aux dires de sa compagne . Il avait soif , il espérait que son fixe lui ferait comprendre . Quand tout à coup … musique, je vous prie. Le jus ! Il était là, il l'avait attendu, il l'avait voulu, il l'avait espéré, bref …...... Alléluia mon vice ! Une lueur de satisfaction passa non seulement dans les prunelles anormales de Keraku mais aussi sur ses dents qu'avaient laisser apparaître ses lèvres pâles. C'était palpitant, il en avait retrouvé son sourire et sa joie soudainement disparue. Bon, c'était légèrement ridicule, voir beaucoup, mais pour lui ce ne l'était pas. Il était comme dans un autre monde que les autres personnages de la planète. Il avait d'autre valeurs et priorités. Donc, quand la vampire lui offrit son verre, elle sembla plus que mal à l'aise près de lui. Le dieu lui jeta un regard amusé , c'était la même demoiselle qui lui avait proposé de faire ce qu'il voulait contre des renseignements sur la fin du monde. Pourtant, il n'avait pas plus d'informations qu'elle haha, elle se faisait bien rouler celle-là. Oh non, il pouvait peut être lui en apprendre un peu sur Satan et Dieu. Il avait été si souvent dans le lit du prince des ténèbres que les informations se glissaient assez facilement jusqu'à son oreille. Avec une élégance qui était propre à son orgueil, la divinité du vice porta à ses lèvres son verres et bue la boisson si exquise qu'elle lui avait présenter. Dans quelques jours, son comportement excessif se serait centré sur quelque chose d'autre. C'était une routine. Après avoir poser son verre, il se pencha vers l'employé qu'il n'avait pas encore quitter des yeux.

- Il y a quelque chose qui ne va pas ?

Ses paroles furent d'un ton assez ironique, ou plutôt narquois , oui c'est bien ça; narquois . Il faisait référence au malaise qu'il avait ressentit de la part de la vampire lorsqu'elle s'était trouver à proximité de lui. Adam avait un sexe appeal fou , c'était incroyable. En plus de son aura de Vice, c'était incontournable.

- En tout cas, je vais garder ta proposition de tout à l'heure , elle est intéressante. Je trouve amusant que tu me fasse une si grande confiance. Peut-être n'ai-je aucune information à te divulguer , on dirait que tu me prend pour quelqu'un d'important ! Ha ha, je pourrais simplement être un jeune homme très riche et désespéré de se trouver un divertissement potable

Il la jugea avec appréhension , il n'était pas sérieux car il savait qu'un simple humain normal n'aurait pu évoquer apocalypse ou vampire dans la même phrase sans avoir de bonnes raisons. D'ailleurs, entre créatures fantastiques , on se reconnaissait assez facilement . Ce n'était pas un citoyen très ordonné qui allait se fourrer le nez dans des histoires aussi bizarres et bourrés de tabous. Mais il aimait prolonger les discutions. Il aimait beaucoup. Surtout lorsque ses interlocuteurs se prêtaient au jeu, ce qui était le cas dans cette situation-ci. Il n'accorda pas de répit à ses globes oculaires que lorsqu'il prit une autre gorgée de son liquide exquis. Le miel divin, c'était digne des plus dégelasses des excréments comparé à cette merveille. Était-ce de l'exagération gratuite ? Oui. Mais l'excessive façon dont il pensait ne faisait de mal à personne quand il le voulait bien.

- Lance tes questions ma belle, je sais que tu t'en mords les doigts ! Et puisque tu as remédié à ma soif , je serai le plus honnête possible …. J'essaierai en tout cas ! Ha ha ha !

Le jeu venait de commencer, donc.

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Reprenant peu à peu ses esprits, la jeune femme pesait chaque mot, chaque phrase de son interlocuteur, si étrange et mystérieux soit-il. Bien qu’elle avait essayé de cacher son désarroi, elle se doutait qu’il comprendrait rapidement qu’elle ne pouvait se tenir trop près de lui, sous peine de succomber à une attirance vil, profondément malsaine et sans aucune impudence. Elle se savait fragile face à cette force malfaisante qui émanait de son être. Elle aurait pû le démasquer entre mille et même si elle ne pouvait reconnaître son identité exacte, elle avait quelques soupçons. Voilà qu’il se remettait à parler, apparement satisfait qu’elle ait répondu à ses attentes. Confiance ? Ce n’était pas vraiment le terme approprié selon Sayuri, mais s’il en décidait ainsi, elle n’allait pas le contredire. Il n’était pas question d’entraide non plus puisque les créatures ocultes le savent…dans leur camp, peu importe l’ennemi, personne n’est allié. Elle avait beau en savoir moins que la moyenne sur sa race, elle connaissait le B.A.BA, comme si elle s’était contentée d’ouvrir un manuel indiquant les 10 leçons incontournables des « forces du mal »…et bien oui, elle appartenait à cette branche, même si ses aspirations se trouvaient ailleurs…et où ? Elle-même n’en avait aucune idée. Elle avait rêvé d’une terre lumineuse, chaleureuse et aimante…mais maintenant…ce n’était plus qu’un songe lointain.

Il se moquait d’elle, tentant probablement sans le vouloir de la blesser. C’était sa nature à lui et c’était de cette façon qu’elle avait l’habitude de réagir. Comment pouvait-il être normal alors même que les humains de ce monde le considéraient comme extraordinaire ?! Il arborait une plastique juste parfaite, une posture élégante, noble et distinguée, comme on en a rarement l’occasion d’en voir dans une vie…alors dire qu’elle pouvait se tromper sur son compte, c’était ouvertement se moquer d’elle. Peu importe…si pour avoir des réponses elle devait supporter son comportement grossier, qu’il en soit ainsi. Lorsqu’il l’invita à prendre la parole, Sayuri s’installa gracieusement sur le fauteuil près de sa coiffeuse. Elle laissa un cour instant son regard fixe, absorbée, cherchant les bons mots pour obtenir la plus claire des réponses. En relevant la tête, elle croisa son regard à la fois amusé, intrigué et peut-être même ennuyé. Par où commencer au juste ? Allait-elle poser les bonnes questions ? Il ne lui restait plus qu’à se jeter à l’eau…

" Je souhaiterais comprendre la raison de cet appel. Pourquoi des êtres de différentes races ont été appelés ? Qu’est-ce que cela signifie ? Peut-on réellement avoir un rôle à jouer concernant l’avenir du monde ? Je ne peux pas croire que cela puisse être…C’est tout bonnement insensé…Comment pourrais-je intervenir pour changer quoique ce soit ? "

Bien qu’elle semblait s’adresser à lui, elle se parlait à voix haute, pour être certaine de formuler de façon intelligible ses interrogations. Il ne s’agissait pas que d’une seule question et peut-être qu’il ne voudrait pas même répondre. Sa parole valait-elle réellement quelque chose ? Désormais, ce n’était plus le moment d’en douter. Il fallait qu’il parle, même pour se moquer d’elle à nouveau ou lui demander une seconde faveur…Elle en avait assez d’attendre sans cesse que quelqu’un soit en mesure de la comprendre. Sayuri ne le quitta pas des yeux, intensifiant ses prunelles, cherchant à lui faire comprendre son impatience.

Hj : désolée pour l’attente mais comme je l’ai déjà dit, je suis à l’étranger donc…trouver le temps pour répondre n’est pas évident ^^

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Toutes ces questions qu'elle lui posait sans vraiment avoir la certitude qu'il allait lui répondre … Ce monde était cruel mais amusant. Keraku se contenta tout d'abord de l'écouter, ses prunelles irréels fixées sur la vampire. En fait, il ne s'était lui-même jamais vraiment poser ces questions existentielles , ce n'était pas son genre. Seul l'idée d'avoir ce genre de pensées lui procurait une quantité plus ou moins recommandables de frissons. Bref, la divinité malsaine jusque dans ses ongles d'orteils fit une grimace de stupéfaction. Après tout , il croyait avoir d'abord droit à un ultimatum sur sa vraie nature, pas sur la nature des tout puissants. C'était délicat comme question , la grande vérité devrait toute fois être révéler. C'était maintenant ou jamais. Sachant que cela pouvait avoir de nombreux effets, aussi négatifs que positifs … Keraku se lança tête basse comme un véritable lion .

- J'sais pas

Et voilà, c'était dit. Maintenant , le monde était sauver. Donner lui une médailler, quelqu'un ! C'était un tellement gros effort que d'avoir prononcer ce semblant de phrase pour répondre à des questions sur une apocalypse éminente.... !

- - Et toi, Pourquoi ?

Pourquoi quoi ? Va savoir. Il sirota son jus de fruits et baissa pour la première fois son regard. Après tout, il ne savait pas grand chose à propos de ça. Il s'était cru un peu plus informer. Même qu'il allait le dire au monde entier, ça le rendait en colère ce genre de chose . En colère noire .

- - Quand il y a quelque chose d'important qui se prépare on ne me le dit pas. On se sent seul , on l'appel mais quand on veut détruire le monde on le laisse de côté. Cet enfoiré de … En plus il disparaît comme un con . Oui oui , tu sais quoi la vampire ? Satan a disparue de la surface du globe, il est introuvable. Le grand barbu aussi , envoler. Pas dans son paradis , non ! Carrément volatilisé. Mais moi , je suis trop stupide pour être mit au courant , après tout …. Je ne suis que le vice. Mais y'a un truc qu'il ne comprend pas encore le cornu, sans moi il est rien. Le vice c'est tout ce qu'il a . Sans vice , il meurt .

Toutes ces paroles avaient été presque murmurées, enfin … les premières. Car l'émotion qui les animaient l'empêchait de garder son sang froid. Stupide expression qui plus est puisque les humains avaient le sang chaud. Balayant son verre pour qu'il se fracasse par terre, Keraku se relança avec plus d'agressivité dans la voix, sans pour autant la diriger vers la demoiselle. Le dieu semblait complètement absorbé par son monde sans se rendre compte de toutes les informations sur lui-même qu'il divulguait à cette inconnue. Mais le vice restait le vice.

- - Une apocalypse, la blague ! C'est pas comme si on en avait pas assez. Si le monde se détruit, les créatures immortelles ou mortelles disparaîtront avec lui ! Les écritures de toutes religions confondues l'annonçaient mais comment la prévenir ?! En tout cas, on ne m'a pas demander mon avis enh !? C'est trop demander, on me laisse dans l'ignorance comme si j'étais un chien , un humain . Déjà que ces drôles de trucs encerclent la ville, je ne suis même plus capable de sortir de cet endroit. Mais le vice n'existe pas qu'au Japon , est-ce que personne ne le comprend !? J'en ai marre de me travestir en nippon par peur d'attirer des soupçons, tout ce sang qui coule partout sur le globe ne peut m'atteindre puisque nous sommes tous prisonniers. Les créatures sont venues ici , elles ont quittées leurs mondes pour mourir. Un appel , c'est assez con tu ne trouve pas ? [b]

Son visage blême se leva vers son interlocutrice et il lui sourit amèrement. Bien qu'aucuns pores de sa peau ne semblait être en contact avec sa peur, que sa peau restait parfaite, ses yeux exprimait une rage infinie.

[b]- - Un autre mystère qu'on ne divulgue pas aux dieux. Ils sont trop bêtes pour ça n'est-ce pas ? De toute manière, personne ne va voir les divinités annexes comme moi au temple, mais tu me poses des questions en personne. Le pire de tout cela c'est que personne ne me reconnaisse, il me semble que d'être un dieu promet plus de notoriété que de devenir comédien ! Mais je crois que si je jouerais dans un film pour adulte, on me replacerait d'avantage !

Bon , les chevilles commençaient à gonfler sous la table. Mais la bouche du dieu s'était refermée. Il devait vraiment être préoccuper par cela puisqu'il ne regardait plus du tout la vampire. Cette dernière devrait pourtant faire vite pour placer quelques mots avant que le vice ne reprenne la parole.

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Alors qu’elle était pendue à ses lèvres, sa première réponse la stupéfia par sa franchise et son manque de délicatesse. Même si c’était la stricte vérité, même s’il n’était au courant de rien ou qu’on pouvait le mettre à l’écart, comment pouvait-il rétorquer cela ? Avait-elle affaire à un gamin de 5 ans ?! Elle ne cacha pas son désarroi, se contentant de baisser la tête en signe de déception…mais visiblement, il avait autre chose en tête et ne semblait plus la voir. Elle fut surprise au moment où il l’interpella en lui demandant pourquoi. Qu’est-ce qu’il entendait par là ? Si elle lui posait les questions, c’était précisément parce qu’elle n’avait pas les réponses ! Peut-être qu’il avait autre chose à lui demander…ou non. Elle l’observa sans sourciller, attendant qu’il reprenne la parole. Quel personnage haut en couleur ! Elle ne savait pas vraiment comment le prendre, comment le cerner, cet être à l’aura si particulière. C’est alors qu’il partit dans un monologue acéré, rependant son venin tel un serpent, à l’égard d’un individu qu’elle ne connaissait pas. Puis il dévoila son nom…Satan. S’agissait-il réellement du diable ? Comment pouvait-elle le savoir ! Elle n’avait que sa parole, rien de plus…mais son aura était devenue plus forte, notamment en raison de sa colère apparente. Il était en train de parler des deux plus puissants de ce monde, de la même façon qu’il aurait pu débuter une conversation banale sur la météo. Elle essayait de prendre les informations les plus importantes au vol, mais ce n’était pas chose facile. Il parlait avec grande vigueur et elle devait se concentrer pour ne pas perdre le fil. Le Vice ? Cela signifiait-il qu’il faisait partie des personnages influents ? Apparemment oui…Son rôle devait être plus important qu’il ne le laissait croire, à moi que son ego ne soit surdimensionné, ce qui était probable étant donné son statut. Un Dieu ? Le Dieu du Vice en personne se tenait face à la jeune vampire qui s’était fondue dans le décor aux yeux de son interlocuteur, trop occupé à blasphémer contre ses comparses.

Il évoqua les Kekkai, ces barrières protectrices dont elle avait souvent entendu parler. Ainsi, elles étaient la raison de ce flux de créatures à Tokyo ? Cela expliquait bien des choses…Mais qui en avait décidé ainsi ? D’après lui, rien n’allait plus puisque même les deux grands avaient disparu sans laisser de trace. Alors qu’elle espérait avoir des réponses, elle avait davantage de questions dans la tête, ce qui l’empêcha de répondre immédiatement à Keraku. Elle perçut néanmoins son sourire et cligna des paupières avant d’acquiescer d’un bref signe de tête. C’était semblable à une extermination, le fait de tous les rassembler en un même lieu pour les faire disparaître à jamais de la surface de la Terre qui, elle aussi, pourrait disparaître.. ? Mais quel but ? Qui pouvait bien en tirer quoique ce soit ? C’était tout simplement grotesque et stupide de faire que tous meurent de la même façon…mais les plus stupides devaient être ceux qui essaieraient quand même de se battre !

Elle eut confirmation de sa personnalité lorsqu’il évoqua les Dieux. Elle sourit fadement à sa dernière remarque et comprit sa frustration comme de la jalousie envers la bonté divine. Il n’avait pas tord…après tout, quel mortel pouvait être assez stupide pour prier les Enfers ? Lui n’avait pas choisi d’être ce qu’il était, ce qui ne signifiait pas qu’il ne s’en accommodait pas. Au contraire, en le voyant sous cet angle, elle ne pouvait l’imaginer agir différemment et comprenait mieux son comportement grossier. Mais elle, comment devait-elle agir ? Certainement pas d’une autre façon : elle avait toujours été ainsi, même en jouant des rôles différents. Sa franchise, de même que son amabilité ou son élégance, faisaient partie d’elle et la jeune femme ne pouvait tout refouler sous prétexte qu’elle était face à une divinité. Cependant, apprendre cela de sa bouche la fit tressaillir. Le Dieu du Vice n’était pas une bonne fréquentation. Rien que son nom en disait long sur le personnage et elle n’osait reprendre immédiatement la parole, de peur de dire un mot de travers qui attiserait sa colère. La Peur. Pour le moment, elle ne la ressentait pas, non pas qu’elle se croyait en mesure de l’affronter, simplement qu’elle estimait n’avoir rien fait pour le provoquer ou mériter un mauvais traitement de sa part. Elle inspira profondément avant de demander, d’une voix simple, sans tremblement ni gêne.

" Je ne pensais pas que vous étiez à ce point impliqué…Enfin, apparemment pas si impliqué, puisque vous dites vous-même que vous êtes mis à l’écart. Je suis désolée pour vous, sincèrement, mais je ne vois pas quel bien pourrait tirer un mortel de vous prier ou de vous vénérez. Que pourriez-vous lui apporter en échange ? "

Elle le regarda droit dans les yeux, sans sciller, pour lui faire comprendre qu’elle tenait réellement à savoir. Il l’intéressait, de part son statut et de part les choses qu’il pourrait lui apprendre, qu’il s’en rende compte ou non. Qu’il veuille lui répondre ou non ne dépendait que de son bon vouloir et Sayuri espérait qu’il lui accorde quelques renseignements supplémentaires à son égard.