Anger and Envy... [ PV Meelow ]

Invité

N'est-il pas vrai que le premier acte de violence, de l'homme envers l'homme, avait pour cause la jalousie? La jalousie, l'envie de ce que possède l'autre, ses biens, son bonheur, lorsque nous, pauvres brebis égarés, nous vivons misère et malheur au quotidien. Qui n'a jamais envié le conjoint d'un autre? Ses biens, sa maison, son repas. Aussi loin que on remonte dans l'histoire de l'homme, la jalousie a toujours engendré la frustration, la frustration, la haine, la douleur, ce terrible sentiment d'injustice. Pourquoi lui et pas moi? Pourquoi moi et pas lui? La jalousie entraine la colère. La colère nous rend fort, fort de désespoir, elle nous rend fou, fou de sang de victoire écrasante et absolu sur l'autre. " Je suis là pour rééquilibrer le tout, je suis là pour trancher par ma colère et ma folie destructrice " telle est la philosophie de celui que l'on nomme Sulyvhan.

Le démon s'était bien infiltré dans la ville. Déjà quelques soldats manquaient à l'appel, pauvres victimes sur le chemin de la mort. L'injustice pour le mangeur d'âme, c'est le manque d'égalité des êtres devant la mort elle-même. Certains meurent trop tôt, d'autres trop tard. Certains ne meurent tout simplement pas. Mais si ils meurent tous, il n'y a plus à se poser de question non? Si tout le monde meurt de sa terrible main, alors il n'y aura plus d'injustice. Seulement l'injuste sentiment que Sulyvhan éprouvera à ne pas avoir pu prendre plus de plaisir...

C'était une de ces typiques "belle" matinées tant aimées des hommes. Un beau soleil aquatique, une légère brise fraiche et tout les citoyens qui se ruent dehors pour rejoindre leurs lieux de travail respectifs. Les femmes n'ayant pas le droit de travail elles restaient dans leurs demeures pour s'occuper des enfants, toutes ces femmes sans défenses... Que se passerait-il, si pour une quelconque raison, un démon apparaissait au milieu de toutes ces paisibles et lamentables petites vies sans soucis?

A l'écart de toutes les autres maisons, un imposant manoir se dressait au milieu d'un magnifique jardin, entouré d'un muret où quelques gardes privés effectuaient leurs rondes. C'est une bien prestigieuse demeure qui est installé ici. Comment des hommes pouvaient-ils se permettre d'exhiber, sans vergogne, leurs richesses ainsi? Ces incorrigibles êtres ne pouvaient résister à la tentation de montrer leurs "supériorité" sur leurs pathétiques confrères. Voilà un beau crime d'égocentrisme mais qui donc accouera pour aider la veuf et l'orphelin? Les sauver d'une telle insulte, d'un tel bafouement de la fierté collective? C'est ici que Sulyvhan entre en action. Oh non pas que ce dernier soit un quelconque héro communiste à la robin des bois, oh non non. Ce démon aime juste à se jouer des idéaux humains et à jouer l'anti-héro sous les traits du sauveur. L'enfer est déjà là...

Le grand portail doré du jardin était ouvert durant la journée, surveillé par deux braves gaillards. Une journée comme les autres semblait-il. Le maitre des lieux, célèbre et puissant général de l'Atlantide, s'en allait le matin pour la caserne, les domestiques partaient acheter de la nourriture fraiche à l'agora et en revenaient une petite heure plus tard, et les gardes ne rencontraient aucun visiteur suspicieux ou troublant. Toutefois ce matin là... un homme vêtu d'une grande cape noire à capuche, se présenta devant le portail, manifestement intéressé par le manoir. L'étranger avait échappé à la vigilance des gardes et était apparu devant eux sans qu'ils s'y attendent. La capuche cachait le regard du mystérieux individu et il affichait un grand sourire assez dérangeant, celui de quelqu'un assez fière de lui avec une once de maléfique en coin.
L'un des brave, surpris, dégaina rapidement son épée et s'approcha prudemment de l'étranger.

- Hey vous! C'est une propriété privée pour votre information. Que voulez-vous? Une audience avec le général? Si vous n'êtes point citoyen de cette cité n'y comptez même pas!

L'homme encapuchonné ne réagit pas, gardant son terrible et impassible sourire.
Le second s'approcha de l'étranger et le saisis fermement par le bras.

- Il a perdu sa langue ce dément. Allez circule!!

Le garde tenta de repousser l'intrus au loin mais mystérieusement, en le poussant, il se poussa lui même en arrière, comme s'il avait tenté de poussé un lourd bloc de pierre.

- Ben qu'est ce qu'il t'arrive?

Demanda l'un.

- Et ben eu...

Répondit l'autre hébété. L'étranger se mit enfin à bouger ou plutôt, il soupira.

- Eh! Ils sont tellement pressés...

A peine le second soldat avait-il eu le temps de dégainer son épée, qu'ils se retrouvèrent tout deux cloués au muret, à l'intérieur de la cour, tenu chacun, par la bouche, à bout de bras de l'intrus. L'individu n'était plus encapuchonné laissant son visage à découvert. De longs cheveux noirs couvrant un regard sombre. Son sourire était toujours là et il ricanait. Les deux soldats soufraient terriblement, le choc fut si rapide et puissant que le muret s'était fissuré et leurs casques grecs ailés étaient enfoncés dans leurs mâchoires. Ces deux gardes étaient habillés d'une armure doré, complète et lourde, pourtant le terrible visiteur n'avait aucun mal à les tenir en hauteur, contre le mur, avec un seul bras pour chaque.

- Ne vous inquiétez pas mes agneaux, la mort arrive à point, à qui sait attendre...

Les deux hommes eurent à peine le temps de voir leurs fin arriver, que le démon, Sulyvhan, avait déjà broyé leurs boite crânienne sans effort.
Le portail n'était plus gardé et personne n'avait rien remarqué, le manoir trop éloigné de la rue principale.
Sulyvhan se nettoya rapidement les mains couvertes de sang sur sa cape tout en contemplant, avec une malsaine délectation, son premier chef-d'œuvre de la journée.
Il remit alors sa capuche et se tourna vers la demeure...

La porte était défoncé, les murs couverts de sang, les tapisseries salis et déchirés, le mobilier anéantis. Le démon était assis sur le grand escalier du hall d'entrée, la bouche couvert de sang, la main incrusté dans le corps d'un femme. Elle venait de mourir récemment et il s'amusait à écraser son coeur petit à petit. Dans son autre main il tenait quelques petits os, il avait eu dans l'idée de jouer un peu aux osselets avec ceux du fils cadet de la famille. Un brave gamin de 7ans, son père aurait été fier de lui, il a tenté de défendre sa mère avec sa petite épée de bois...

- Le voilà ce bel équilibre... Celui qui possède le matériel, ne possède plus l'immatériel...

Le démon souriait diaboliquement, satisfait de sa citation, satisfait de son œuvre et satisfait du ventre. Ce massacre ne lui avait pas prit plus de dix minutes et il se reposait un temps sur son nouveau carnassier de domestiques, gardes, esclaves et membres de la famille du généralissime. Il appréciait le chaos soudain de cet endroit et sa satisfaction plongeait la demeure dans une effrayante aura de ténèbres.
Quelque chose en lui le poussait à rester à cet endroit au risque de se faire repérer par un villageois un peu trop curieux. Une rencontre? Mais de quel genre? Encore du fun??