Au voleur ! [Pv : Sasha]

Invité

Il était une fois un corbeau, un voleur et un fantôme...

► DESTIN → OUI ◄

Tokyo, la capitale du Japon, un rendez-vous avec la richesse et modernité. Mais dans le cas de Rikyu, un rendez-vous gastronomique.
Loin de vouloir toucher aux plats typiquement japonais - tels que les onigris, la soupe miso, etc.-, la jeune fille leur avait préféré un restaurant français chic. Depuis petite, elle avait voulu dîner dans un tel endroit. Maintenant elle le pouvait –enfin elle le croyait.
C’est pourquoi elle allait montrer à tous les clients de « Un instant français », sa robe couleur crème et sa démarche légère en entrant dans le hall aux couleurs automnes, tenant dans sa main droite un petit sac à main noir ébène. Aussitôt, montrant la qualité du service, un serveur arriva… pour lui demander de partir.
« Vous n’êtes pas majeur et n’êtes point accompagner… Je ne peux pas vous recevoir, peu importe qui vous êtes. Désolé, mademoiselle. »
Et elle s’était retrouvée au Mac Do du coin.
Déçue, vexée, ridiculisée, la scène lui poignardait le cœur, faisant apparaître des larmes aux coins de ses yeux, qu’elle essuyait d’un geste agacé par sa faiblesse.
Tandis qu’elle se traitait d’idiote pour la centième fois depuis l’épisode, elle mordit férocement dans son hamburger. Un brouhaha dérangeant planait, dont parfois quelques mots surgissaient :
« …Quoi ?! »
« … Pourquoi ? »
« …Mange tout ! »
« …Désolé… »
« …Pourrions-nous avoir… »
Les conversations bourdonnaient aux oreilles de l’anglaise comme mille abeilles. Parfois, elle regardait autour d’elle, ou se concentrer sur une conversation. C’est d’ailleurs ainsi qu’elle apprit que la femme d’à côté était enceinte, que le jeune homme assis en face de son portable était comptable, que les jumeaux dans leur landau avait cinq ans…
Il était impossible de garder un secret dans un endroit aussi bondé. Tout le monde bousculait tout le monde, se piétinait, se criait dessus quand certains avaient le malheur de renverser un plateau. C’était invivable.
Un homme bouscula la chaise de Rikyu, qui faillit se mordre un doigt, au lieu de son sandwich, sous le choc.
Elle soupira. Elle avait besoin d’air. Mais avant une glace serait la bienvenue. Elle s’avança donc vers le comptoir, où la serveuse prit sa commande. Quand elle lui réclama le payement, Rikyu ouvrit son sac et fouilla à la recherche de son porte-monnaie. Elle fouilla, fouilla, fouilla…
Aucune trace de son argent.
Bouleversée, elle essaya de réfléchir quand l’image subite de l’homme qui l’avait bousculé un instant plutôt la percuta de plein fouet, lui révélant l’horrible vérité. Un pickpocket !
*Oh mon Dieu, oh mon Dieu, oh mon Dieu…*
Elle jeta un œil à la sortie et aperçut un blouson rouge. C’est lui !
Abandonnant la serveuse à sa perplexité devant le manège de la jeune fille, elle courut, sortant sur le parking où elle aperçu une voiture grise s’échapper tant bien que mal.
Elle regarda autour d’elle, désespérée.
*Que faire ?*
Effectivement, elle ne pouvait pas courir après une voiture en cavale ! Enfin, pas en tant qu’humaine…
*Pas une minute à perdre !*, telle fut alors la pensée qui la traversa soudain. Elle se jeta dans un buisson et… « elle » en ressortit. Enfin, il serait plus correct de dire qu’une jeune fille entra dans ce buisson et qu’un corbeau en ressortit.
« Croac, croac, croac ! »
Elle se mit à croasser furieusement, en volant après la voiture qui, ne la voyant pas réapparaître, roulait calmement. Rikyu suivit son voleur jusqu’à un immeuble plutôt laid et sale. Visiblement, il n’était pas dur de deviner pourquoi il avait eu recourt à de telles manières pour survivre.
La demoiselle se posa sur une branche d’un arbre à proximité de l’immeuble. Elle ne pouvait pas rentrer en corbeau dans le bâtiment et, si elle redevenait humaine, elle serait nue. Rien qu’à cette perspective, elle frémit de dégoût.
Tandis qu’elle regardait son porte-monnaie souillé par ses mains habiles, elle se remémora ce que contenait l’objet.
*Dedans il y a deux cent euros, quelques pièces de monnaie et… maman !*
En effet, dedans se trouvait la seule photo qu’elle avait emmenée de sa mère.
Elle jeta des coups d’œil aux alentours, cherchant en vain une solution. Complètement affolée sous sa forme animale, elle « criait » avec sa voix aiguë.
« Croac, croac ! »
Elle se dandinait sur ses deux frêles pattes, quand elle sentit une présence derrière elle. Frissonnant de surprise, elle se retourna, alertée.
« Croac ? »

Invité

Et voilà, il était bel et bien perdu. Le matin, le petit fantôme avait pris en chasse un labrador pour jouer un peu avec lui. L'animal l'avait entraîné jusque dans le parking d'un vieil immeuble sûrement vide. Ils avaient joué avec un ballon de foot crevé trouvé là. Le spectre était heureux, cela faisait longtemps qu'il n'avait pas eu l'occasion de jouer avec quelqu'un. Cela avait duré presque une heure puis le canidé était devenu agressif. Sasha se serait sûrement fait mordre s'il n'avait pas eu le réflexe de disparaître. La bête n'avait pas tout compris et était resté à regarder autour de lui pendant quelques minutes avant de partir. Apeuré et en même temps soulagé, le garçon préférait rester invisible : il avait beau avoir plus de soixante ans c'était toujours un peu un enfant dans sa tête. Un gros animal comme celui-ci cela fait toujours un peu peur quand il s'énerve.

Désormais, Sasha ignorait où il se trouvait. Il ne se souvenait pas du chemin qu'il avait emprunté pour venir ici. Son gratte-ciel habituel lui semblait bien loin! Il squattait un appartement du dernier étage non loué. Il lui suffisait de passer au travers des murs pour s'approprier n'importe quelle habitation vide. Il aimait celui qu'il s'était trouvé. Il aimait la hauteur. Cela lui rappelait les séances d'escalade de sa jeunesse. Et puis il se sentait plus grand. C'était pratique l'invisibilitée. Il pouvait aller où il voulait sans jamais payer.

*Bon, et si j'observais un petit peu les lieux? J'ai peut-être une chance de me souvenir du chemin...*

Malheureusement, aucun souvenir ne se manifesta. L'endroit était sale. Les balcons manquaient de s'effondrer, plusieurs vitres étaient brisées et ça sentait le rat mort dans les coins du parking. Pourtant il y avait des gens qui vivaient la dedans : quelques voitures étaient garées. Soudain, une voiture grise arriva et se gara en vitesse. Un homme visiblement pressé en sorti et rentra dans l'immeuble. Il tenait un objet ressemblant à un porte-monnaie ou quelque chose de ce genre. Rapidement, un corbeau arriva à son tour et se posa dans un arbre proche. Il y eut un court silence puis des croassements se firent entendre.

N'ayant jamais vu un corbeau de près et poussé par sa curiosité d'enfant, Sasha se posta en bas de l'arbre et hésita avant de monter. Il se dit qu'il était judicieux de rester invisible, il n'effraierait pas l'animal. Il fut au sommet de l'arbre en deux en trois mouvements. Le volatile était posé sur une petite branche. Il avait de belles plumes noires. Le fantôme aurait aimé pouvoir le caresser mais il renonça de peur que ce dernier s'envole. Le feuillage laissait passer des filets de lumière qui faisaient de jolis reflets sur la robe noire de l'animal. Dans son observation, il oublia de se concentrer et réapparu aux yeux de tous.

« Croac ? »

Ce croassement semblait interrogateur. Ce serait-il rendu compte de la présence du garçon? Comment un croassement pouvait-il être interrogateur? Tels-étaient les questions que Sasha se posait sur le moment. Mais surtout, il se demandait comment retenir ce corbeau. Il voulait encore le regarder.

- Excuse-moi petit corbeau...

Il le saisit à deux mains et le fourra dans son t-shirt. Il se mordait les lèvres. Il se demandait s'il n'avait pas blessé l'animal et il se sentait bête d'avoir fait ce geste. Il aurait du le laisser s'en aller. Il descendit de l'arbre avec précipitation, pris une vieille caisse de légume qui traînait là et mit l'oiseau dessous. L'ouverture tournée vers le sol, la cagette faisait office d'une bonne cage ; le genre cage à hamster. Les trous étaient assez grand pour que l'on voit à l'intérieur, mais trop étroit pour laisser s'échapper le volatile. À un moment il voulut le relacher et souleva un peu la prison et l'instant d'après il avait changé d'avis et plaqua celle-ci au sol.

- Je veux juste te regarder un peu. Je te libère juste après.

Il se trouvait stupide de parler à un "stupide piaf", mais bon... La sorte d'envie qu'on tous les enfants de "jouer avec ce qui est viviant" se réveillait en lui. Il n'y avait presque que la mort et la désolation autour de lui dans son enfance, il n'avait donc jamais pu tester le "lancé de chat depuis le troisième étage", l'"escargot au micro-ondes" ou encore le "lancer de pigeon contre un mur". De ce fait, l'oiseau était pour lui sujet d'une grande étude. Il culpabilisait de l'enfermer, mais était tout content en même temps. Il entreprit de l'embéter avec un baton.

Invité

Alors... On en était-on déjà ? Ah oui. Rikyu avait senti une présence. Elle avait pensé à un autre oiseau où un chat -Brr-, mais ce n'était pas un quelconque volatile ; c'était un humain. La surprise fut telle, qu'elle resta sans bouger quelques instants.
Et quand elle entreprit de fuir, il lui parla doucement, pour ne pas l'effrayer - bien que cela eut l'effet contraire.

- Excuse-moi petit corbeau...

Hein ?
Elle ne vit que la main qui se referma sur elle brusquement. Saisie, emprisonnée, le souffle lui manqua pour répliquer. Et puis elle était trop faible sous cette forme pour faire quoi que ce soit.
Il la glissa sous son T-shirt d'un geste rapide.
Elle sentit qu'il descendait de l'arbre et la pensée de l'animalerie la traversa. Non ! Pas cette horrible cage poisseuse à côté de ses piafs sans cervelles ! De grâce !
Oui, pour tout avouer, Rikyu avait déjà été enfermée dans une animalerie. Ce fut une journée où il pleuvait des cordes. Il pleuvait, pleuvait, pleuvait... La terre devenait boue, les flaques inondaient les routes et les pauvres passants surpris courraient vers un abri. Rien de bien méchant au début et Rikyu, sous sa forme animale, flânait par-ci par-là. Mais quand il se mit à grêler, ce fut moins aisé de voler et elle se blessa à une aile. Et ce jour-là, à ce moment précis, le destin voulut que la fille du directeur de l'animalerie passait par là. Et son adoration pour les animaux l'amena à "sauver" l'oiseau qui n'attendait qu'une chose ; avoir une occasion de s'enfuir.
Elle passa la journée enfermée dans une cage après qu'on l'eut soigné et elle ne put s'enfuir que la nuit suivante, drapée d'un rideau qu'elle ne s'était pas gênée à arracher.
Depuis, elle déteste être enfermée. Elle est libre et veut le rester. Et chaque fois qu'elle se trouve dans une pièce trop petite, un malaise l'envahit.
A cet instant, elle ressentait exactement le même sentiment, coincée sous cette caisse par le garçon.
Ce dernier relevait un moment la cage improvisée mais la replaçai immédiatement au sol. Jouait-il avec ses nerfs ? Car si oui, il n'était pas loin de la voir craquer.

- Je veux juste te regarder un peu. Je te libère juste après.

Problème : c'est maintenant qu'elle voulait être libérée. Pas question d'attendre comme un imbécile d'oiseau docile ! Elle devait récupérer son porte-monnaie. Car ne croyez pas qu'elle avait oublié cette histoire. Oh non !
L'adolescent avait pris un bâton et le glissait à travers les trous de la cage pour l'embêter. En plus, il voulait pas la laisser tranquille ! Elle évita les premiers coups de bâton, s'en prit un dans une patte puis tomba. Mais qu'est-ce qu'elle faisait ? Le voleur était peut-être déjà en train de prendre son argent et brûler les preuves, c'est-à-dire la photo de sa mère et son porte-monnaie ! Et la voilà de nouveau paniquée.
Alors sans réfléchir, elle s'écria avec la voix aigüe que lui procurait sa transformation :

"Laisse moi sortir, je t'en prie !"

Puis... Elle réalisa. Oh mon Dieu ! Il allait la vendre à un cirque !

"Ne me vend pas, ne me vend pas !" Cria-t-elle alors, s'enfonçant un peu plus.

Elle paniqua alors complètement et commença une drôle de "danse", tournant la tête en tout sens et croassant, angoissée.

Invité

Le premier coup de bâton fut évité. Le deuxième également. Frustré et sans craindre de le blesser, Sasha se fit plus agressif et donna un troisième coup, plus fort, qui fit tomber le corbeau. L'adolescent sourit, pour lui c'était drôle de voir le volatile se dandiner et se rouler dans la poussière du sol en tombant. Son seul regret était de voir le beau plumage noir blanchir avec les saletées.
Il ressortit son "arme" de la cage improvisée. Il observait comment l'animal allait se relever. Avec de si grandes ailes, il se disait que ce ne devait pas être vraiment pratique.

Le fantôme était fasciné. Son âme d'enfant avait repris le dessus. C'était encore mieux que sa séance de jeux avec le chien de ce matin. La ballon était sale et en plus, le labrador avait faillit le mordre ; celui-ci semblait plus inoffensif... Et puis il était enfermé. Pas moyen qu'il lui fasse de mal. Quoique, un coup de bec c'est vite arrivé. Il avait dans l'intention d'utiliser un bouchon de bouteille trouvé au sol comme projectile lorsqu'il entendit une petite voix aigüe.

"Laisse moi sortir, je t'en prie !"

Il en resta bouche-bée. C'était l'oiseau qui venait de parler? Non, impossible! Il chercha du regard quelqu'un qui aurait pu prononcer cette phrase, mais il était seul. Seul avec son prisonnier.
Les yeux pétillants de passion, il regarda fixement l'animal.
*Waw... Un... Un corbeau qui parle! Si je raconte ça au village... Ah mais non, je suis sensé être mort.*
Il avait le regard brillant, la bouche entrouverte et restait complètement figé, attendant que la bête redise quelque chose. Pour vérifier que c'était bien elle l'auteur de cette manifestation paranormale. Quoique, se disait-il, lui-même était un fantôme ; un corbeau qui parle cela doit bien exister. Toujours est-il que dans son état, il avait l'air bête. Il était tout exité comme un enfant de trois ans qui découvre la mer.

"Ne me vend pas, ne me vend pas !"

Oui, c'était bien lui. C'était lui qui parlait. Sasha était émerveillé. Le vendre? Sûrement pas! Quelque chose de si précieux, il fallait à tout prix le garder.
il songeait à l'exposer dans les rues pour se faire de l'argent même s'il n'en avait pas vraiment besoin. Il lui en fallait juste un peu pour mettre des chrysanthèmes sur la tombe de sa soeur tous les ans. Il refusait d'exposer sur la pierre des objets volés. Il avait aussi pour habitude de lui apporter ses gâteaux préférés, mais c'est une autre histoire. Pour les autres choses, il passait au travers des murs des magasins la nuit.

Soudain, il remarqua que l'animal effectuait une sorte de danse bizarre. Il était totalement recroquevillé sur lui-même et tournait la tête dans tous les sens, limite à 180°, mais comme ce n'était pas un hiboux, il ne pouvais pas. L'adolescent se demandait pourquoi il s'affolait ainsi puis se dit que si le corbeau parlait il était également apte à comprendre son langage. Dans un élan de bonté, il se lança :

- Quelque chose ne va pas?

Non... Il n'avait pas songé un seul instant que c'était le fait d'être en cage qui pouvais gêner.
Le problème, c'est que juste après avoir posé cette question, il n'eut plus envie d'aider. D'un ton très neutre, il dit :

- Non, oublie, j'ai pas envie d'aider. Je vais te garder avec moi.

Puis, il se dit que c'était pas très sympa et décida tout de même d'écouter ce que pouvais lui raconter le volatile.

- Si, en fait si. Raconte-moi. Pouvoir venir en aide à un animal parlant c'est pas commun.

Cela l'énervait de toujours changer d'avis comme ça, mais c'était dans sa nature. Il n'y pouvait rien. Un instant il voulait manger quelque chose et lorsqu'il se l'était procurée, il n'en voulait déjà plus. C'était pénible du temps où il était vivant, cela gaspillait l'argent durement gagné par sa mère.

Invité

[HRP : Désolée de mon retard mais ma connexion est catastrophique. Je post ce post (haha -.-') en urgence. Encore pardon, il est pas terrible.]

-Quelque chose ne va pas ?

Honnêtement ?! Et il était sérieux en plus, cet idiot ! Elle répliqua, les nerfs à fleur de peau :

« Non, vraiment ! »

Une soudaine envie de l’étriper vint la démanger, amenée par le désespoir. Elle pensa un moment à abandonner. Après tout, si ça se trouve, c’est fini. Et avec ce garçon aussi bête que ses pieds, elle ne risquait pas de sortir de si tôt.
A bas les idées noires ! Allons, reprends-toi !

-Non, oublie, je n’ai pas envie d'aider. Je vais te garder avec moi.

Te garder avec moi, te garder avec moi… Il comptait la kidnapper ? Mon dieu, mon dieu ! C’était bon, elle était achevée. Panique à bord.

« Noon ! Pitié ! »

Mais qu’avait-elle fait de mal pour tomber sur pareille situation ?

- Si, en fait si. Raconte-moi. Pouvoir venir en aide à un animal parlant c'est pas commun.

Il changeait encore d’avis ?
Rikyu resta perplexe sur la dernière phrase. S’il cherchait la célébrité en la vendant ou autre, il allait avoir des ennuis. Car si elle ne se trompait pas, onze personnes en tout l’avait déjà vu sous cette forme avec lui. Et si des liens personnels ne les unissaient pas, Rikyu avait su faire taire tous les curieux et les malhonnêtes.
Mais bon, lui raconter serait peut-être une bonne idée.
Alors elle se lança :

« Bon en clair, j’étais en train de manger au Mac Do… elle ne mentionna pas la partie où elle avait été virée du restaurant français, et un pickpocket m’a volée mon porte-monnaie. J’étais à sa poursuite quand tu m’as vu. Le voleur habite juste dans cet immeuble et je comptais reprendre le butin quand tu m’as enfermée dans cette cage ! »

Vers la fin, la colère avait percé sa voix. Mais était-ce vraiment sa faute ? Elle ne pouvait que crier de honte quand elle repensait à sa situation.
Elle soupira. C’était un peu bizarre de soupirer avec un bec, mais bon. On faisait ce qu’on pouvait.
Soudain, elle eut un plan de rechange, s’il refusait obstinément de l’aider. Oui, s’il détournait les yeux quelques secondes, elle se changerait vite fait en humaine, soulèverait la cage, et se rechangerait en oiseau pour fuir.
C’était pas mal pensé. En attendant, elle passa son bec entre les « barreaux » et supplia :

« Laisse moi sortir… »

Dire qu'elle était ainsi prise au piège et que la vie de son porte-monnaie dépendait de l'humeur de son geôlier...

Invité

[désolée, il est court mais je suis au foyer du lycée. Je suis un peu pressée. Je me rattrape sur le prochain ^^".]

Sasha jeta un bref coup d'oeil autour de lui. C'était peut-être un plaisantin qui lui faisait une mauvaise blague, mais non. L'endroit était désert. Personne aux fenêtres, personne dans le parking. Désert. Il se remit donc à observer le corbeau. Il y avait un peu d'affolement dans son regard. En même temps, qui ne le serait pas. Enfermé dans un pareil espace, même monsieur glace perdrait son sang froid.

« Bon en clair, j’étais en train de manger au Mac Do… Et un pickpocket m’a volée mon porte-monnaie. J’étais à sa poursuite quand tu m’as vu. Le voleur habite juste dans cet immeuble et je comptais reprendre le butin quand tu m’as enfermée dans cette cage ! »

Mac Do? Pickpocket? Porte-monnaie? L'adolescent se posait des questions. Le récit de l'animal était totalement illogique... Absurde même! Un oiseau ne peut pas aller dans ce "restaurant" américain... Et encore moins avoir un porte-monnaie! Il n'y a que dans les cartoons stupides pour enfants que ce genre de choses peux arriver. En plus, généralement, le corbeau ne poursuit pas le voleur seul, il va demander de l'aide à des chiens policiers... Bref, c'est idiot.

Il fronça les sourcils et se gratta le menton. C'est une position plutôt pas mal pour réfléchir normalement. Il avait vu ça à la télé un jour. Le volatile passa sont bec au travers de la cage improvisée et lui adressa une prière :

« Laisse moi sortir… »

Le fantôme sonda le regard de l'animal. -Même s'il est très difficile de sonder du noir profond...- Il n'y vit aucun signe qui réveillerait sa paranoïa. Il ne se sentait pas aggressé. Pas menacé. Il y avait juste une lueur brillant dans le coin de l'oeil. Sinon, c'était un peu du genre "oeil de poisson". Un peu vide, quoi.

Il posa ses mains sur la cage et s'apprêtait à la soulever pour le laisser sortir quand une question vint lui bruler les lèvres. Il avait à peine soulevé l'objet et l'espace entre le sol et la bas de la prison était trop petit pour que le corbeau puisse s'y faufiler. A la limite, une patte pourrais passer mais pas le reste. Il le jugeait trop "dodu" pour ça.

-Attends... Tu n'es pas un corbeau, pas vrai? Qu'est-ce que tu es? Je te laisserais partir après que tu ais répondu.

Il resta comme ça, en suspend avec la boîte, s'amusant à la mettre parallèle au sol en attendant la réponse. Il ne savait pas encore trop ce qu'il ferait si le volatile refusait de répondre... Il recommencerait surement sa torture au baton. Il avait la langue sortie sur le coin de la bouche pour la concentration. Cela lui donnait un air stupide.