Invité
Invité
![Once upon a time, on the streets of Tokyo [PV Ken] Vide](https://2img.net/i/fa/vide.gif)
|
 Sujet: Once upon a time, on the streets of Tokyo [PV Ken] ![Once upon a time, on the streets of Tokyo [PV Ken] Icon_minitime](https://2img.net/i/fa/icon_minitime.gif) Jeu 11 Juin - 0:48 |
|
|
C’était la première fois en 350 ans d’existence qu’il mettait les pieds sur le continent asiatique. Bien qu’il ait lu beaucoup d’ouvrages sur ce continent, il avait toujours repoussé à plus tard son envie de le découvrir par lui-même, il avait eu tant de choses à découvrir d’abord en Europe puis en Amérique. Il lui restait encore beaucoup d’autres à voir et à expérimenter mais, il n’avait pu se résoudre à faire la sourde oreille à cet appel, si puissant et si lointain à la fois.
S’il y avait une part de lui qui se réjouissait à la perspective de l’action qui allait se dérouler dans cette ville, une autre, un peu plus importante se demandait malgré tout s’il avait fait le bon choix. Car, s’il avait décidé de rester aussi neutre que possible au cours de la bataille, il ne saurait dire avec certitude si sa position serait facile à tenir et sans risque.
Perdu dans ses réflexions, il se trainait gracieusement à travers la foule compacte de cet après-midi d’automne sans jamais effleurer quiconque. Au bout d’un moment, il déboucha sur une petite cour vidée de la plupart de ses habitants. Seul être visible, un chien couché près d’une fenêtre. Il s’assit sur un banc, regardant sans vraiment le voir, le cerisier au centre de la cour. De sa position, il avait également une bonne vue sur la rue bondée dont il s’était échappé.
C’est suivant cet incessant ballet de va et vient, qu’il laissa ses pensées vagabonder en s’efforçant de profiter simplement du moment présent. Il constata à sa plus grande surprise qu’il succombait sans trop d’effort à sa propre injonction. A vrai dire, avec une telle disparité au sein de la foule qu’il observait de son banc, il avait largement de quoi s’occuper l’esprit : entre ceux qu’il considérait comme des atrocités visuelles ambulantes et les autres qui faisaient preuve ou de goût ou d’originalité, il n’avait pas vraiment le temps de s’ennuyer.
Finalement la seule grande différence –en dehors de la culture- entre les japonais et les occidentaux était tout simplement qu’ils faisaient preuve de plus d’audace et en même temps de retenue et de respect. Au bout de quelques temps à observer de si loin la foule, il commença à se lasser de sa passivité et décida de s’y mêler. Il commençait déjà à faire nuit alors il avait moins de chance de se faire remarquer et moins de contraintes de ce fait. Qui plus est, les habitants des immeubles alentour de la cour auraient tôt fait d’appeler la police s’il trainait trop dans la cour, d’autant plus qu’il était tout de noir vêtu.
Il se dirigea donc lentement vers la rue marchande, et se mêla à la foule avec un enthousiasme croissant. Il se mit à sourire en se laissant submerger par la douceur de cette soirée naissante. Les bruits de la journée s’estompaient peu à peu pour laisser place ceux des créatures nocturnes. Finalement, on n’est jamais mieux que dans son élément, pensa-t-il en souriant.
Il vit au détour d’une rue un bel homme brun qui l’intrigua. Il dégageait comme une aura de tristesse auréolée de haine et en même temps un mystère qui lui donnait envie d’en savoir plus. Certes, il aurait pu passer son chemin sans rien faire mais, il avait eut son compte d’observation pour la journée.
Apres tout, se dit-il amusé, je n’ai rien d’autre à faire et je ne risque pas grand-chose à l’approcher.
Sitôt pensé, sitôt fait. Il s’approcha de sa "proie" et feignant de s’être pris les pieds dans une bosse du trottoir, il s’accrocha à lui en tombant. En bon acteur qu’il était, il réussit à paraître réellement désolé de l’incident et se répandit en excuses pendant qu’il glissait un objet non identifié de sa "proie" dans une des multiples poches de son manteau.
Pour me faire pardonner, je vous supplie monsieur d’accepter que je vous invite à boire un verre, déclara-t-il en souriant d’un air contrit –alors qu’il exultait intérieurement de joie.
Son propre culot ne manquait jamais de le surprendre agréablement; même (et surtout) dans les pires moments.
|
|
Accueil 
Dernières images 
S'enregistrer