Des destinés enchainées perdues

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► DESTIN → OUI◄

Tout était flou. La lumière bleutée, l'air gelé, le sol froid et glissant, le temps en suspend...tout était flou.

L'Appel. Pourquoi l'Appel? C'était la seule chose qui lui était venue à l'esprit avant de s'endormir. Un songe, un conseil, un avertisement? Ici, où le premier cataclisme frappait, tout commença. La vie ne serait plus pareille, pas après ce qu'ils allait vivre, tous. Tous les élus qui l'avaient entendu résonner, tous changeront. C'était l'inévitable, l'imprévisible... Personne n'y échapperai. Les portes du chaos s'étaient ouvertes, mettant à l'épreuve ceux qui avaient été choisis. A l'heure où la nuit avait débuté, le rituel avait suivi. Au moment où les êtres de lumière s'étaient endormis...au moment où ceux de l'ombre allaient se réveiller. Leurs rêves, aux échos de l'Appel, les plongeraient dans un univers où la logique et l'ordre étaient inexistants. Un monde où la seule chose à faire était survivre. Bienvenue à la fin des temps... Bienvenue aux Portes du Ciel.

Aria avait passé une longue journée, épuisante et lourde. Le soleil implacable avait brûlé ses bras et son crâne durant toute l'après midi, la fatiguant, elle qui déjà était naturellement fatiguée la journée, à l'opposé de la nuit. Elle s'était rendue à la piscine municipale, profitant de la fraîcheur de l'eau ultra-chimique. Sa peau l'avait ensuite dérangée pendant trois heures, jusqu'à qu'elle se baigne dans le lac qu'elle avait découvert dans le parc de Shinjiku. Elle s'était rincée à l'eau froide, frottant avec soin sa peau avec des feuilles écrasées, feuilles dont la sève nourrissait la peau et la rendait lisse et soyeuse. Elle s'était enfin allongée sur l'herbe verte autour de l'étang, laissant le soleil de fin d'après-midi sécher sa peau.

La chasse avait rude et longue, pour finalement tomber sur un homme perdu et seul, d'une cinquantaine d'années. Un vieux quoi, la peau détendue, le corps faiblissant. Avec un goût horrible, qui plus est. Il se promenait seul dans les ruelles de Tokyo, complètement ivres. Vous ne savez pas ce que c'est que le sang d'un alcoolo. C'est imbuvable, et pourtant il faut se forcer. Rassasiée mais dégoutée, Aria était retournée au parc Shinjiku, à côté du lac où elle s'était lavée.
Là, elle s'installa contre le cerisier qui lui servait d'abri depuis déjà deux semaines, laissant le souffle doux du vent et les bruits de l'eau l'a plonger dans un sommeil paisible. Mais juste avant de sombrer dans la douce noirceur de la nuit, pour elle ne sait qu'elle raison, l'Appel lui revint en mémoire, comme une lumière éphémère. Puis les ténèbres.

Un songe de lumières, un songe de souffle brûlant. Un songe d'emprise glaciale, un songe de terreur. Aria s'éveilla lentement de son sommeil de plomb. Elle était allongée sur le côté, sentant toujours l'arbre dans son dos. Elle bougea sa main, ramenant quelque chose avec. Des feuilles? Non, du sable. Elle ne savait pas. Elle s'éveillait vraiment doucement, laissant son esprit reprendre le contrôle de son corps tremblant partie par partie. Tremblant? Pourquoi? Elle se concentra sur ce problème, se recroquevillant instinctivement contre ce froid. Du froid? Dans cette forêt, en été? Ses dents se mirent à claquer frénétiquement en un petit bruit déplaisant, et particulièrement pour elle. La confusion accélérait son retour vers la réalité, quittant plus rapidement la quiétude des ténèbres.

Elle ouvrit lentement ses yeux, les laissant s'habituer à la forte lumière devant elle. Quelle forte lumière! Et pas que devant elle. Tout autour aussi. Aria se redressa sur un coude, mettant son autre main devant ses yeux pour atténuer l'aggression lumineuse. Du blanc et du bleuté partout. Pourquoi?

*Mais qu'est ce qui ce passe ici, merde. Où je suis là? Toujours au Japon?*

Cette question était plus ironique qu'autre chose, mais tellement vraie. La luminosité diminuait enfin, où plutôt ses yeux arrivaient à voir normalement. Et ce froid! Pourtant ce dernier passa en arrière plan quand elle vit le paysage autour d'elle, si on peut appeler cela un paysage. Une oeuvre d'art conviendrait mieux. De la neige...que de la neige. Et des arbres bleutés...non, recouverts de glace. Comment? Leurs feuilles blanches pendaient paresseusement, fragiles comme le cristal.

Aria resta un moment figée devant ce paysage imaginaire, mais d'une beauté à couper le souffle. En tout cas pour une elfe, même une elfe de sang. Sortant de sa contemplation, elle se leva énergiquement, encore grelottante. Elle enleva vivement la neige qui s'accrochait désespérément à elle et se frotta avec force les membres et les mains, sautillant quelques instants sur place d'un pied sur l'autre. Elle devait se réchauffer un peu. Elle puisa dans son sang, telle une vampire qu'elle était, l'énergie nécessaire pour se réchauffer. La chaleur revint en une seconde dans ses membres engourdis par la température mortelle.

Aria examina ensuite la forêt de givre qui s'étendait tout autour d'elle, l'incompréhension et la surprise dans ses yeux.

*C'est quoi ça?! Où je suis? Faut vraiment que je trouve d'abords un endroit où me réchauffer, car même mon don de sang ne me servira pas plus de quelques heures. Voyons...*

Son regard tournant dans tous les sens, cherchant un signe, un chemin. Pour une elfe, la nature était sa maison, elle ne pouvait pas s'y perdre. Pourtant, rien n'indiquait que la vie était en ce lieu. Une trace de pas, où de passage. Puis un bruit parvint à ses oreilles. Un différent du vent dans les branches, différent du crissement de la neige. Un souffle, des bruits de pas; une voix faible...pas loin. Aria se mit en marche tant bien que mal dans la neige, fesant attention où elle posait les pieds, connaissant les risques encourus dans une forêt enneigée. Elle monta en haut d'un escarpement et s'arrêta nette. Plus bas en face d'elle, à quelques mètres se trouvait une personne qui la regardait aussi d'un regard étonnée.

*Pour une surprise...*

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Et, bien le peuple japonais en voyait de toutes les couleurs en ce moment... Bien qu'il ait déjà fait face à plusieurs problèmes terrestre, ils ne devaient pas avoir l'habitude de ces changements violents de temps. Averse à créer des innondations, sécheresse à provoquer des incendits... et tout celà en si court lapse de temps.
Angélique se demandait si d'autres connaissaient ce cataclisme. Elle n'avait pas eut l'occasion de vérifier, les chaînes de télévision étaient bloquées par les intempéries. Elle savait en tout cas que ça ne concernait que Tokyo. Cependant, tous le reste du Japon devait être au courent, peut être les pays étrangers aussi. Tous devaient surement parler de fin du monde...

Angélique avait passée sa journée à chercher un endroit où la chaleur était suportable. Bien que les changements de température ne l'avaient jamais vraiment dérangée, ce jour là, elle avait particulièrement chaud. Cependant, les lieux frais de la capitale niponne étaient tous encombrés. De toute façon, la climatisation ne suffisait pas à les rafaîchir.
Le plus dur avait sûrement été de retenir son envie de sang. La chaleur avait tendance à exagérer l'odeur de sang chez les humains. Elle ne put s'empêcher de tuer deux jeunes qui traînaient en ville. L'odeur était trop alléchante. Cependant, elle se limita à celà.

Fatiguée de luter contre son envie et d'éviter les contacts avec les humains, elle se réfugia dans le premier parc qu'elle trouva. Il n'y avait pas de points d'eau malheureusement, mais l'ombre altérait un peu la température ambiante.

*C'est bien les capes, mais là c'est vraiment du suicide...*

La déposant sur l'herbe sèche, elle s'allongea dessus, sous l'ombre d'un l'arbre. Au bout de 5 minutes, elle fini par enlever son chemisier. La chaleur l'épuisant, elle finit par s'endormir. Toutefois, elle ne dormit pas bien, une voix étrange et familière hantant son esprit.

Angélique fut presque soulagée de ressentir un peu de froid. La chaleur diminuait jusqu'à s'éteindre. Pendant ce temps, le froid enveloppait son corps jusqu'à l'engourdir. Elle mit du temps à se réveiller. Un frisson violent la parcourue. Elle fut horrifiée quand elle remarqua qu'elle ne sentait plus sa main. Celle-ci était dans la neige pendant qu'elle dormait.
De la neige.... Stupéfiée, Angélique regarda autour d'elle, oubliant complètement sa sensation de froid. Où était-elle ? Qu'était devenue la chaleur étouffante de tout à l'heure ?
Un autre frisson la fit trembler. Elle retrouva sa cape sous elle mais ne trouvait pas son chemisier... Elle s'enroula dans sa cape, tentant de se réchauffer. Il fallait aussi qu'elle s'occupe de sa main. Celle-ci devenait violacée au niveau des articulation. Elle sortit faibrilement un mouchoir de soie de sa poche et enroula sa main avant de la cacher sous sa cape.

*Finalement, heureusement qu'elle est là cette cape...*

Lentement, elle réussit à se lever et faire quelques pas. Il fallait absolument qu'elle bouge sinon elle ne bougerait plus jamais. Elle finit par retrouver son chemisier, enseveli sous la neige. Impossible à mettre, il était trempé et complètement gelé. Elle réussit à l'accrocher au foureau de son épée et repartit. Plus elle avançait, plus elle retrouvait l'usage de ses membres. Bientôt, elle fut capable de courire. Bien qu'elle ne soit pas aussi rapide que d'habitude, détendre ses jambes lui fit du bien. Pendant sa course, elle observait le paysage dans lequel elle était tombée. Tout était blanc et froid. Les arbres semblaient être en glace, leur feuilles translucides semblaient être coupantes comme des lames de rasoir.
Il fallait absolument qu'elle sorte de là. Soudain, elle ralentit, écoutant. Des pas se rapprochaient. Elle tenta de humer l'air mais ne sentit rien. Le froid l'empêchait de sentir quoi que ce soit.
Un main sur la garde de son épée, elle s'approcha prudemment. Elle arrivait alors en face d'une sorte de promontoir de glace et leva les yeux.

Elle vit alors apparaître à sa plus grande surprise une jeune femme qui lui était familière. Elle fut soulagée et heureuse de découvrir que c'était Aria.
En souriant, elle sauta l'escaprement et atterrit en face d'elle. Sur le coup de l'émotion, elle prit Aria dans ses bras. C'était la première fois qu'Angélique était aussi heureuse de voir quelqu'un. Elle ne s'était jamais senti aussi perdue et rencontrer quelqu'un qu'elle appreciait ne pouvait être que soulageant.

"... Ca c'est une surprise ! Je suis heureuse de te revoir, Elfe de Sang"

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"... Ca c'est une surprise ! Je suis heureuse de te revoir, Elfe de Sang"

Si Aria s'était attendue à voir sa nouvelle amie ici, elle aurait du être médium. Le coeur de l'elfe se remplie de joie à sa vue, un sourire éblouissant sur son visage et ses yeux pétillants de bonheur. La vampire sauta sur le promontoire d'un bond souple et atterrit devant Aria, la prenant d'un coup dans ses bras. Le soulagement des deux filles étaient visible, se prodigant mutuellement leur chaleur à défaut du climat. Euphorique, Aria enlaça à son tour Angélique et déposa l'embrassa, se retirant avant que celle-ci ne puisse réagir et lui tirant la langue. Un vrai comportement de gamine. Pourtant le baiser lui reflétait le désir qu'éprouvait l'elfe de sang envert la vampire, mais elle préférait garder cela secret, car ce n'était ni le moment ni le lieu pour ça. Elles avaient d'autres prioritées.

Aria remarqua alors la main bandée de son amie, et une pointe d'inquiétude naquit en elle. Elle lui prit la main avec délicatesse et rapidité, et enleva le mouchoir qui l'enveloppait. La main d'Angélique était encore pale, mais moins qu'au début, mais Aria la serra entre ses deux mains, assez pour que la vampire ne puisse pas la dégager aisement. Elle se mit à souffler dessus, la chaleur de son souffle repoussant le froid mordant.

-T'as vue dans quel état est ta main? Ma pauvre, laisse moi te réchauffer un peu pendant qu'on marche. On ne peut pas rester ici indéfiniment. Il faut qu'on fouille cette satanée forêt pour voir où on se trouve. Sinon il faudra au moins se trouver un abri pour la nuit, car si il fait aussi froid maintenant, vaut mieux pas être dehors quand le soleil va se coucher.

Elle garda une de ses mains enroulée autour de celle d'Angélique, usant encore un peu de son sang pour que son corps produise plus de chaleur, et commença à se mettre en route à vive allure, la tirant derrière elle. Elles n'avaient pas le luxe de pouvoir rester sans bouger, sinon elles finiraient gelées.

-Comment t'as fait pour te retrouver ici. Franchement c'est trop bizarre. Je me suis endormie, et au réveil je me suis retrouvée là. Je comprend rien.

Soudain elle s'arrêta et se tourna vers Angélique. Elle avait été tellement contente qu'elle n'avait plus toute sa tête, se permettant même de forcer son amie à marcher vite. En fait elle avait encore peur, et était complètement perdu. Sa longue captivitée avait laissé des traces en elle et la terreur qu'elle s'efforçait d'ignorer continuait à progresser en elle. A tel point qu'en face de son amie, elle ne put retenir ses larmes et se mit à trembler de plus en plus fort, sans pouvoir se contrôler.

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Aria accompagna l'étreinte d'Angélique. Celle-ci fut quelque peu surprise quand elle l'embrassa. La vampire aurait bien aimé répondre à ce baiser mais n'en n'eut pas le temps. Aria s'était déjà écartée et lui tirait la langue. Angélique lui sourit d'un air complice. Cependant, ses traits passèrent de la joie à l'effroi lorsqu'Aria avait enlevé le mouchoir autour de sa main. Elle n'avait pas envit que son amie puisse voire dans quel état elle était. Mais elle n'eut pas l'occasion de la retirer, Aria la serrait déjà. Une petite vague de chaleur envahit la main d'Angel qui s'intensifia encore un peu lorsqu'elle souffla dessus.

-T'as vue dans quel état est ta main? Ma pauvre, laisse moi te réchauffer un peu pendant qu'on marche. On ne peut pas rester ici indéfiniment. Il faut qu'on fouille cette satanée forêt pour voir où on se trouve. Sinon il faudra au moins se trouver un abri pour la nuit, car si il fait aussi froid maintenant, vaut mieux pas être dehors quand le soleil va se coucher.

Angélique n'eut pas le loisir de répondre car Aria l'entraînait déjà derrière elle. Toutefois elle ne protesta pas. La demi-elfe réchauffait sa main et la vampire était trop heureuse de l'avoir retrouvée pour la quitter maintenant. Elle se sentait perdue ici, c'était d'ailleurs la première fois que ça lui arrivait. Etre privée de ses sens la dérangeait beaucoup. Elle se sentait vulnérable dans ce monde, pourtant magnifique mais tout aussi agressif. Etre avec Aria était vraiment la meilleur chose qui lui était arrivée de la journée. Enfin, elle ne savait même pas combien de temps s'était passé. Elle avait peut être dormit toute la journée lorsqu'elle était encore à Tokyo.

Aria lui demanda alors comment elle était arrivée là. Elle même ne savait pas. La demi-elfe s'était endormie et s'était retrouvée ici comme Angélique. Celle-ci n'eut d'ailleurs encore une fois pas le temps de répondre. Elle sentit les tremblements de son amie qui se retourna et finit par pleurer.
Sans chercher à comprendre, Angélique la prit une nouvelle fois dans ses bras, se voulent rassurante.

- On va sortir de là, ne pleure pas... Je veux pas te voir pleurer.

Angélique sentit sa gorge se serrer. Ne pas comprendre ni savoir vraiment pourquoi Aria pleurait la mettait mal à l'aise. Mais en même temps, elle n'arrivait pas à le lui demander. Dessérant un peu son étreinte, elle l'embrassa juste au coin de la bouche. La reprenant par la main, elle l'entraîna dans la forêt de glace. Il fallait qu'elle arrive à lui changer les idées... Mais comment ?

*On devrait chercher un abris maintenant et réfléchir avant de partir n'importe où...*

- Tu crois qu'il y a quelqu'un d'autre dans cet forêt ?

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La fin d'une après-midi d'été... Et la déesse nocturne enrageait: elle détestait l'été. Plus de jour que de nuit, et ce fichu astre jaune poussin lui mangeait son temps d'apparition! Et dire qu'elle ne pouvait pas sortir énormément durant le jour, faute de quoi, elle risquait de provoquer une éclipse.
Passablement énervée et lassée de tourner en rond dans sa demeure abritée des rayons désagréables du soleil, elle était partit voir ses précieux signes noirs qui, à la différence de leur maitresse, dormaient encore. Zena s'arrêta à l'entrée de la pièce et posa un regard doux sur ses destriers à plumes. Avec ses chevaux, ces signes étaient la chose à laquelle la déesse tenait le plus. Elle aimait les animaux mine de rien, et c'était rendue compte qu'ils valaient souvant bien mieux que leurs congénères humains. Et puis, ils ne risquaient pas de la quitter, eux au moins. Tout comme elle, ils étaient là depuis le début de tout, depuis qu'elle avait décider de se trouver des animaux pour tirer son char sombre. Souriant d'un air maternel, la déesse s'approcha de ses signes et s'assit au centre du cercle qu'ils faisaient pour dormir. Caressant pensivement leur plumes de couleur de jais, elle se sentit peu à peu se fatiguer et sombra doucement dans un sommeil qui - elle le sentait - n'avait rien de naturel.

Étrangement, elle ne rêva pas durant cette sieste mais ça ne l'étonna pas vraiment. Cette sensation de non-contrôle, elle l'avait déjà éprouvée lors de l'Appel. Comme quoi, contrôler les rêves, ça servait!
Lorsqu'elle se réveilla, Zena se trouvait sous un arbre blanc, couvert de neige et de feuilles de glace. Le froid la mordit de suite. Ne faisant pas spécialement attention à la beauté de la chose, et ne se demandant même pas où elle était, la déesse de la nuit fit un petit moulinet du poignet. Près d'elle, l'ombre de l'arbre qui parsemait la neige changea de forme et un manteau d'ombres long - et manifestement chaud - sortit d'on ne sait où. Enfilant son manteau tout en se relevant, la déesse daigna finalement s'intéresser à se qui l'entourait.
De la neige. Partout... De toutes évidences, elle n'était plus à Tokyo et ne pensait pas non plus être sur terre; elle ne connaissait aucun endroit aussi glacial que ça. Mais se qui la perturbait surtout, c'était de ne pas comprendre comment ce brusque sommeil l'avait transporté ici. Certes, il n'avait rien de naturel (et pour preuve, ce n'était pas elle qui l'avait installé) mais il avait presque quelque chose de malfaisant, quelque chose d'inconnu et de surpuissant que la déesse n'aimait pas du tout.

Laissant à plus tard ses réflexions et ses questions sans réponses, Zena se mit à penser qu'elle n'était peut-être pas la seule dans cet étrange monde. Fermant les yeux et se concentrant sur les ombres des alentours, il ne lui fallu pas longtemps pour déceler deux ombres appartenant à des êtres vivants humanoïdes. Rouvrant les yeux et déployant ses ailes sombres, elle se dit avec soulagement qu'au moins, ses pouvoirs marchait toujours. S'élevant avec autant de grâce que de rapidité, la déesse fila à tire d'ailes en direction des deux ombres qu'elle avait sentit. Après à peine quelques secondes de vol, elle se retrouva au-dessus de deux jeunes femmes qui lui était inconnues. D'après leurs ombres, elles ne possédaient d'humain que leur physionomie. Le reste ne faisait aucun doute: des vampire. Quoique, l'une d'elle ne l'était pas entièrement, son ombre en semblait dédoublé... Une elfe-vampire? Amusant...
Tout en restant comme suspendue dans les airs, ses ailes battants doucement la mesure, la déesse leur adressa finalement la parole, de sa voix douce et calme, un sourire indéchiffrable en coin.

-Si je m'attendais à voir ici les enfants des ombres... Qui êtes-vous, filles de sang?

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- On va sortir de là, ne pleure pas... Je veux pas te voir pleurer.

L'étreinte d'Angélique était rassurante et chaleureuse. Les larmes d'Aria cessèrent immédiatement de coulées, lui permettant de retrouver son sang froid habituel. Elle sentit la vampire se dégager au bout d'un moment, et la tirer en reprenant la route, l'air anxieuse. Aria comprit quand se mettant dans cette état, elle avait troublé sa compagne. Elle s'arrêta, obligeant Angélique à se retourner, et vint se coller à elle pour pouvoir se protéger du froid et lui communiquer un peu de sa chaleur. Elle lui prit son délicat visage entre ses deux mains chaudes, plongeant ses yeux dans les siens.

-Excuse moi Ange, si je t'ais inquiètée. Le fait de me retrouver ici, dans ce lieu désert, sans vie, m'a rappellé la... terreur... que j'ai ressenti pendant ma... captivité. Tu sais, mes cinquantes années d'enfermement. Je suis désolé d'avoir craquée, mais... ça va maintenant, grâce à toi, lui fesant un sourire éclatant, même si on pouvait sentir qu'elle se forçait un peu. Je pense que notre priorité est de trouver un endroit où s'abriter, et se reposer un peu. Je vais essayer de parler à la forêt, mais je suis presque sûre qu'elle ne me répondra pas. Attend un moment.

Aria prit les mains d'Angélique dans les siennes. Communiquer avec l'âme d'une forêt était un exercice difficile qui exigeait un grand calme et une certaine concentration. La présence familière de la vampire lui permettait d'être sereine. Elle ouvrit la bouche et allait prononcer les mots rituels en elfique quand un battement d'ailes au-dessus d'elle attira irrémédiablement son attention. Les deux jeunes femmes levèrent la tête à l'instant où la voix résonna.

-Si je m'attendais à voir ici les enfants des ombres... Qui êtes-vous, filles de sang?

Une femme volait au-dessus d'elle, une femme sombre. Pas méchante mais plutôt une fille de la nuit, comme elles. Aria se tint sur ses gardes, relachant la pression sur les mains de sa compagne au cas où elles devraient se dégager rapidement. Elle comprit que la fille connaisait leur véritable nature aux mots qu'elle avait employé. "Filles de sang", quoi de plus explicite. Aria lança un regard méfiant vers la fille volante, mais parla d'une voix calme et douce. On pouvait tout de même voir que cette douceur n'était qu'apparente.

-La politesse exige que l'on se présente avant de demander le nom de quelqu'un, étrangère. Mais je t'en ferait grâce ici. Je m'appelle Aria Drakir, et voici Angélique Spenser. Et toi comment te nommes-tu, fille du ciel. Peut être pourrais-tu venir te poser pour que nous n'ayons pas la nécessité d'élever la voix.

Soudain Aria entendit, tout comme Angélique dont les sens étaient surdéveloppés, une personne qui s'approchait. Elle n'était plus très loin, et avait sûrement entendu leur voix. Et la fille aux ailes noires ne semblait pas l'avoir vu de sa hauteur, à cause des arbres semble-t-il.

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La nymphe était tout bonnement endormie dans les draps soyeux de son lit lorsqu'elle ressentit les premiers vertiges. Elle restait prisonnière de son rêve mais la réalité semblait de distordre autour d'elle. Des flashs de lumière claire l'aveuglaient derrière ses paupières closes... Nathaya s'agita légèrement dans son sommeil mais ne parvint pas à se réveiller comme elle l'aurait voulu. Il semblaient que ses songes l'agrippaient comme une centaine de mains avides de la retenir. Et pourtant, elle se sentait en danger, quelque chose n'allait pas. Son instinct de conservation la poussait à ouvrir les yeux mais une magie plus puissante qu'elle la maintenait endormie, vulnérable.

Alors qu'elle poussait un faible cri, ses songes disparurent pour laisser place aux ténèbres. La conscience de la belle se retrouva encerclée de noir, la réalité avait fui sous toutes ses formes. Les vertiges se firent plus forts, tout semblait tourner et tanguer violemment autour d'elle. La nymphe sombra dans le vide. Dans le monde réel, ses mains semblèrent chercher quelque invisible prise à laquelle se raccrocher puis les contours de son corps agité se firent flous. La seconde d'après, Nathaya avait disparu, ne laissant comme toute trace de son existence que le désordre qu'elle avait mis dans ses draps...

***

* Froid... *

Ce fut la morsure cruelle de ce froid qui poussa la nymphe à ouvrir un œil, puis deux. Dieu ce qu'il faisait froid... Elle en comprit vite la raison en regardant autour d'elle. La blancheur éclatante du paysage l'avait d'abord éblouie puis elle avait pu contempler la forêt de glace qui s'étendait autour d'elle. La demoiselle ne pouvait même pas en voir la fin. La dernière chose dont elle se rappelait c'était d'avoir eu un sommeil agité, de mauvais rêves emplis de ténèbres. Cela était-il un rêve aussi ? L'intensité avec laquelle elle ressentait le froid lui confirma que ce n'était pas le cas. La belle se releva mais l'engourdissement de ses membres ne lui facilita pas la tâche. Évidemment, elle était resté endormie en simple nuisette, étendue sur le sol glacé ! Elle ne savait même pas depuis combien de temps elle était ici... Grelottant comme pas deux, la nymphe entreprit de se réchauffer autant qu'elle le pouvait. Heureusement qu'elle s'était endormie avec le briquet serré dans son poing, elle ne s'en séparait jamais. Grâce à ce petit objet, elle allait pouvoir survivre aujourd'hui, c'était plutôt une bonne chose.

Le briquet produit une étincelle puis une immense flamme se mit à entourer la nymphe. Nathaya avait ordonné au feu de ne pas dévorer le tissus sombre qui la vêtait. Il léchait son corps et sa chevelure insensible, leur apportant la chaleur tant désirée. Décidant que de toute façon elle ne s'en sortirait pas en attendant simplement que quelqu'un passe par ici, ce qui n'était franchement pas prêt d'arriver selon toute probabilité, la demoiselle se mit en route. Elle choisit une direction au hasard et partit en ligne droite, ses pieds nus faisaient fondre le sol neigeux lorsqu'ils l'effleuraient au rythme de ses pas.

Le temps passa, elle n'avait aucun moyen de le mesurer. Et tous les paysages se ressemblaient, ce qui ne facilitait pas non plus son sens de l'orientation. Habituellement, elle aimait la Nature et cette dernière le lui rendait bien. Mais elle sentait que ce monde lui était hostile et cela la mettait étrangement mal à l'aise. Quoiqu'il en soit, au bout d'un moment, elle finit par apercevoir trois silhouettes fines qui se détachaient sur l'horizon d'une blancheur immaculée. L'une d'elle semblait voler, soutenue d'une paire d'ailes sombres. Au point où elle en était, elle se dit que leur compagnie serait peut-être sa meilleure chance de survie.

La forme incandescente de Nathaya se dirigea donc vers le petit groupe. Pour ne pas les incommoder, elle réduit l'intensité du feu qui l'entourait dès qu'elle arriva assez près des trois jeunes femmes. Aucune d'elles ne semblaient être de simples mortelles, quant à savoir ce qu'elles étaient exactement...

La nymphe n'était pas trop douée en relationnel aussi ne sut-elle pas vraiment comment les aborder. Elle arrêta son choix sur le plus simple qu'elle puisse faire et se présenta sobrement.

" Bonjour à vous. Je m'appelle Nathaya Andra. Je me suis réveillée ici et j'avoue que la situation m'échappe un peu. Qu'en est-il pour vous ? Savez-vous où nous sommes ? "

Elle ne prit pas la peine de demander pourquoi elles avaient attéri ici et comment. Quelque chose lui disaient qu'aucune n'avait la réponse. Nathaya attendit donc patiemment qu'elles se présentent à leur tour comme toute créature polie et aussi qu'elles lui fournissent des réponses si elles le pouvaient. Durant tout ce temps, les créatures avaient sans doute le plaisir de ressentir l'agréable chaleur qui se dégageait de la silhouette baignée de flamme de la demoiselle.

La nymphe, elle, était occupée à observer chacune des trois belles créatures qui se tenaient devant elle. Leur compagnie ne serait certainement pas si désagréable finalement.

Un sourire vint étirer le coin de ses belles lèvres.

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La bâtarde mi-elfe, mi-vampire réussit à faire sourire légèrement la déesse. Elle lui accordait son pardon? C'était trop d'honneur! En d'autres circonstances, elle en aurait probablement rit à gorge déployée et aurait fait en sorte de ridiculiser la bâtarde, mais il y avait d'autres choses plus importantes à faire que de se disputer.

Saluant d'un geste de la tête Angélique et Aria, Zena allait répondre à la petite tirade de cette dernière, lorsqu'elle sentit un onde de chaleur venant du sol que lui apportait le vent. Baissant les yeux, elle vit une tiers personne arriver. Il émanait d'elle un beauté et un charme peut commun, presque divin. Pourtant, cette inconnue n'était pas une déesse, elle en aurait juré. Qu'est-ce que se trouvait sous les dieux et pouvaient les égaler en beauté ou en sagesse? Les nymphes et les fées... Cette demoiselle devait être l'une des deux probablement. Zena aurait put en avoir le cœur net, mais elle avait la flemme de vérifier son ombre.

Reportant son attention sur les paroles qu'avait énoncées précédemment l'elfe-vampire, elle répondit finalement, englobant égalemment dans sa réponse la question de la nouvelle arrivante.

-La politesse me fait défaut par moments, veuillez m'en excusez... Je suis la déesse de la nuit, Zena, ravie de faire votre connaissance...

Avant de poursuivre, elle battit une dernière fois de l'aile et se posa délicatement et sans bruit sur la neige blanche, son long manteau d'ombres trainant par terre, donnant naissance à un drôle de contraste.

-Qu'en a savoir où nous sommes... Se qui est sur, c'est que nous ne somme plus au Japon... Et je doutes même que nous soyons encore sur Terre...

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[désolée pour le gros retard mais entre le manque de temps et le manque d'inspi pour essayé de reprendre, j'étais pas aidée ^^"]

Alors, qu'Angélique marchait, la main d'Aria dans la sienne, celle-ci s'arrêta, lui prit le visage entre ses mains chaudes et s'expliqua. Angélique écoutait tranquillement, rassurée par la voix et la chaleur de son amie.
Alors qu'Aria allait communiquer avec la forêt, une voix retentit. Angélique sursauta en se retournant. Dans les airs se tenait une jeune femme. Elle ne l'avait même pas entendu arrivée. Heureusement pour elles, la nouvelle venue n'avait pas l'air de leur vouloir du mal pour l'instant. Mais il fallait absolument qu'elle se tienne sur ses gardes. Le froid atténuait grandement ses sens et elle n'entendait ni ne sentait quelqu'un arriver. Et qui sait ce que l'on pouvait trouver dans cet endroit !

Aria avait répondu à la question de la nouvelle venue sans laisser le temps à Angélique d'en faire de même. L'inconnue savait à qui elle avait à faire mais pas les deux vampires, ce qui dérangeait fortement Angélique.
Elle fini par se présenter en tant que Zena, déesse de la nuit.
Pendant ce temps, Angélique perçut, difficilement, un changement de température. Rapidement, elle tourna la tête et vit arriver une autre jeune femme. Celle-ci dégageait une chaleur surement douce mais Angélique avait l'impression de brûler tellement elle avait froid.
L'inconnue incandescente se présenta sous le nom de Nathaya avant de demander où elles étaient. En fait, aucune d'elles ne savaient sauf Zena qui répondit qu'elles n'étaient plus Japon. Peut être même plus sur Terre.

Celà ne les avançait pas tellement, plus sur Terre, ça veut dire où ?

Soudain, le décor se mit à trembler, des stalactites énorment se formèrent et tombèrent. Angélique, trop engourdie par le froid, ne put sauter à temps pour éviter celui qui tombait près d'elle. L'immense pic de glace la toucha à l'épaule gauche avant de se planter dans le sol, retenant la cape de la vampire. Celle-ci se retrouva donc au sol, à moitié étranglée. Elle se débatit afin d'arracher la cape et se releva difficilement. La tête lui tournait, la douleur irradiant tout son corps. Sans vraiment, s'en appercevoir, elle prit plusieurs éclats de glace dans le bras et la jambe droite. Tout autour d'elle, la scène n'avait aucun sens jusqu'à ce que retentisse une voix étrange :

« Game over Aria. »

Une image horrible vint aux yeux d'Angélique. Le corps sanglant de son amie suspendu au dessus du sol, percé d'un immense pic de glace.
Pour la première fois depuis plus de cent ans, les larmes embuèrent les yeux de la vampire qui se jetta aux côtés d'Aria avec un cri de désespoir.
Elle pouvait pas y croire. Aria ne devait pas mourir, pas maintenant ! Alors qu'elle avait encore tant de chose à apprendre. Angélique fut envahie par une vague de souffrance, tellement opressante qu'elle en oublia ses deux blessures. Elle serra le visage pâle et froid d'Aria contre elle, ses larmes coulant sur son être sans vie.

- Je t'aime Aria, tu seras toujours avec moi chuchota-t-elle avant d'embrasser ses lèvres froides.

Elle descendit alors vers le cou de son ami et mordit, aspirant le reste de sang dans le corps d'Aria. Une faible chaleur s'empara d'Angélique. Le sang d'Aria avait un goût exquis et, en le buvant ainsi, elle garderait toujours Aria auprès d'elle. Pour les gens environnant, celà pouvait être scandaleux, mais Angélique s'en moquait bien.
Elle finit par se relever et retira le corps de la demi-elfe du pic. Le corps ensanglanté dans les bras, elle regarda autour d'elle et fini par trouver l'endroit qui lui convenait. Elle déposa alors Aria sous un arbre qui ressemblait étrangement à un cerisier de glace. C'était sous ces arbres qu'Angélique l'avait vu pour la première fois. Ne pouvant, creuser une tombe descente dans le sol trop dur, elle recouvrit le corps de neige et de glace, ainsi que quelque branches cassées lors du cataclisme. La galce translucide laissait aparaître un peu du visage d'Aria. Ici, Angélique était sûr que son corps serait protégé.
Elle resta debout devant la tombe de fortune, les larmes coulant toujours le long de ses joues, pendant que l'odeur du sang chaud lui montait au nez...

Invité

A peine s'était-elle posé sur le sol que déjà, la déesse avait reprit son envol en sentant le sol trembler. Quelle fut son horreur en voyant les stalactites tomber dont ne sait où! Slalomant avec élégance, malgrè la situation pour le moins tendue, entre les pics de glace qui tombaient, la déesse réussit à s'en sortir avec seulement une petite égratinure à la joue. Petit à petit, le sol cessa de trembler. La jeune femme brune se reposa sur le sol enneigé, regardant où pouvait bien se trouver les trois autres femmes.
Ce fut là qu'elle vit le cadavre de l'elfe-vampire.
Son visage neutre ne trahit aucune émotion. Aurait-elle dû en avoir pour une personne qu'elle ne connaissait pas? A son avis non. Elle ne savait de cette fille que son nom et sa race, c'était tout. Qu'elle meurt ou qu'elle vive ne lui faisait rien de spécial. Elle s'en fichait en fait. Mais, apparemment, l'autre vampire ne s'en fichait pas du tout... De l'amour? Peut-être bien, mais bon, se n'était pas les affaires de la déesse; elle s'occupait des ténèbres, pas des affaires de coeurs.

Virvoltant toujours dans le ciel redevenue calme, elle se mit à réfléchir pour savoir pourquoi ce monde avait réagit aussi violemment tandis que la vampire entérait plus ou moins sa compagne. Il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre: le sol avait commencer à s'agiter lorsque la nymphe incandescente s'était pointée. Fixant cette dernière, la déesse se dit que, si elle voullait sortir d'ici, elle aurait bien besoin de ces deux là par concéquent, pas question de les laisser mourir. Se posant près de la nymphe qui répondait au nom de Nathaya, la déesse fit un petit moulinet du poignet et un menteau d'ombres sortit de son propre menteau. Posant ce nouveau vêtement sur les épaules de la pyroman, la brune lui dit d'un air neutre mais avec sa voix douce habituelle:

-N'utilise plus ton feu tant que nous serons ici... Je crois que c'est ça que à provoqué se qui vient de se passer...

Elle avait prit soin de ne pas le dire trop fort de peur que la vampire ne l'entende et, si son hypothèse s'avérait juste, elle risquait de la mettre en colère. Et c'était bien la dernière des choses à faire... Reportant son regard sur le cadavre ensevellit et la vampire pleurante, la déesse attendit sagement que cette dernière se remettes de ses émotions.

Invité

Alors que les présentations étaient à peine entamées, tout ce qui les entourait se mit à trembler. Nathaya se mit à regarder le plafond glacé qui les surplombait, visiblement perdue. Les stalactites semblaient prêtes à se décrocher à tout instant pour fondre sur elles, visiblement désireuses de les embrocher sans plus attendre. Foutu monde de glace ! Sans plus se soucier des autres créatures qui l'accompagnait, la nymphe enclencha le mode survie. Il était impératif de sauver sa propre peau avant toute chose ! Mais elle était plus faible que n'importe où dans ce monde glacé: le feu semblait y être interdit, au point de déclencher une réaction de rejet aussi violente, meurtrière même.

Peu désireuse d'empirer la situation, Nathaya éteignit au plus vite l'imposante gerbe enflammée qui recouvrait son corps. Elle était maintenant exposé au froid, sensible à la morsure de la glace sur sa peau découverte. De toute façon, il allait falloir se bouger, et vite, alors l'action permettrait au moins de la réchauffer. cela retarderait sa mort de quelques minutes, ce qui était déjà une bonne chose à prendre. Pas le temps de penser plus loin. Déjà les stalactites émettaient des bruits très inquiétants, la glace semblait se fissurer de toute part. La demoiselle se tenait alerte, les yeux levés vers ce plafond dangereux, prête à filer aussi vite qu'elle le pourrait pour esquiver la pluie mortelle qui ne tarderait pas à s'abattre sur elle comme le pire des fléaux.

La nymphe eut à peine le temps de jeter un coup d'œil aux autres jeunes femmes que déjà le premier pieu gelé se détachait, suivit par d'innombrables autres, de format différents. Il ne s'était écoulé que quelques secondes depuis le premier tremblement mais lorsque vous voyiez votre mort, tout semblait être comme au ralenti. En tout cas il en était ainsi pour Nathaya. Alors que le pluie mortelle les entourait de toute part, notre demoiselle commença sa danse désespérée, un jeu où il était question de rester en vie en évitant les poignards glacés. Évidemment, on n'en ressortait jamais indemne. Il fallait parfois accepter de se laisser taillader le bras par un éclat de glace afin de ne pas succomber à la morsure d'un morceau plus gros qui tombait juste à côté. Notre nymphe n'hésitait pas à faire ce genre de concessions. Alors que tout son esprit était occupé à établir les mouvements qui lui sauveraient peut-être la vie, elle avait tout de même conscience des morsures qu'elle subissait parfois, sans broncher. Tout cela était secondaire pour l'instant. Survivre, survivre, survivre...

Sa course effrénée contre la mort prit fin sans qu'elle s'en rendit vraiment compte. Elle se retrouva simplement les bras ballants, à reprendre son souffle. La tête lui tournait à présent que le danger semblait s'être retiré. Ce qu'elle remarqua en premier ce fut la corps étendu de celle qu'une voix étrangère et cruelle avait appelé Aria. Une flaque écarlate s'étendait autour de sa masse inerte alors qu'un pic glacé la clouait au sol. Nathaya en eut un frisson. Voilà à quoi elle venait d'échapper... Elle n'avait pas vraiment de peine pour la défunte, elle ne la connaissait même pas. Seulement il était regrettable que la troupe ait déjà perdu une personne. Cela leur laissait djà moins de chance de survie. En repensant que c'était elle et sa sottise qui avaient produit tout ce foutoir, elle se mordit la lèvre. En même temps, si elle n'avait pas fait son possible pour se protéger du froid jusque là, elle ne serait même pas arrivé ici.

La nymphe baissa les yeux sur son propre corps. Elle n'en était pas non plus sortie indemne, sans que cela soit dramatique pour autant. Des éclats lui avaient provoqué des blessures superficielles. Une plaie légère au niveau du bras droit, une autre sur la cuisse gauche et quelques égratignures de ci de là. La seule blessure qui la faisait vraiment souffrir se trouvait sur épaule gauche. Un pic de glace l'avait frôlé de trop près, écorchant plutôt méchamment sa chair. Des éclats étaient encore incrustés dans la plaie et elle avait du mal à lever le bras qui s'y rattachait. Mais elle était vivante, sans aucun doute. Le froid le lui rappelait assez cruellement d'ailleurs.

En grelottant plus ou moins visiblement, elle avait observé les soins que l'une des jeunes femmes avait prodigué au corps d'Aria. Celle-ci était certainement une amie de la défunte, la seule à se lamenter un tant soit peu sur sa dépouille en fait. La déesse Zena se montrait aussi insensible qu'elle-même. Pas une des deux ne sembla réagir lorsque la vampire se gorgea du sang de son amie. Après tout, elle faisait ce qu'elle voulait ce n'était pas leur affaire. Et même si elle ne se sentait pas affectée par la mort qui avait frappé, Nathaya se dit que le mieux serait sans doute de laisser l'amie éplorée en toute intimité avec le corps, sans intervenir le moins du monde.

Pendant ce temps, Zena vint la trouver et la couvrit d'un manteau d'ombres. La matière en était inconsistante mais la protégeait pourtant du froid. Étrange... Lorsque sa soudaine et inattendue bienfaitrice lui préconisa de ne plus se servir de ses pouvoirs en ce lieu, elle hocha sombrement la tête.

" Oui... J'en suis venue aux mêmes conclusions que toi malheureusement."

Elle désigna ensuite l'ensemble de son corps entouré d'ombres flottantes avant de continuer.

" Et je tiens aussi à te remercier pour cette étrange protection que tu as fait naître autour de moi. J'aurais sans doute fini par mourir de froid sans cela. "

Nathaya lui adressa un sourire reconnaissant, sentiment qui l'assaillait assez peu souvent en fait. Elle n'avait pas souvent l'occasion d'être redevable à qui que ce soit. Mais pour l'instant, elle espérait surtout que cet incident ne créerait pas trop de dissensions dans leur groupe réduit. Il n'aurait plus manquer que cela pour effacer toutes leurs chances de survie... Mais dans quel monde était-elle tombée ? Il semblait que la destinée se moque d'elle pour l'envoyer dans le monde où elle se retrouverait plus vulnérable qu'elle ne l'avait jamais été. Une créature de sa puissance n'y était pas forcément habituée et c'était là un tour cruel qu'on lui jouait.

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Angélique restait immobile, telle une statue. Elle essayait de contenir ses larmes, elle ne pouvait plus pleurer maintenant. Pour Aria, elle devait reprendre courage et survivre de cette forêt maudite. En même temps que ses larmes, elle tentait de se contrôler face à l'odeur du sang qui commençait à submerger les environs. Il y avait évidemment le sien, mais aussi celui des deux autres, en particulier celui de la nymphe.
Pendant ce temps, les deux autres discutaient. Elles n'avaient pas l'air sensibles à la mort d'un des membres de leur groupe. Après tout, elles ne la connaissait pas, mais Angélique trouvait qu'elles auraient put avoir un peu de considération pour la défunte, puisqu'elle était censée traverser ce monde avec elles...
Angélique finit par entendre les deux voix, d'abord celle de Zena puis l'autre. Bien qu'elle n'entendit que des bribes venant de la première, la vampire en comprit tout de même le sens.

" Oui... J'en suis venue aux mêmes conclusions que toi malheureusement."

- Il aurait peut être mieux valu y penser AVANT !

Tout se passa alors très vite dans la tête d'Angélique. Forêt de glace, la chaleur de Nathaya... Cataclisme. Un grognement sortit de sa gorge et la vampire se tourna brusquement vers la nymphe. Elle s'approcha de celle-ci les poings serrés, un regard partagé entre la tristesse et la colère.
Elle se plaça devant Nathaya, tendue par une fureur qu'elle ne contrôlait plus. Pourtant, elle n'avait pas la force de crier et lança alors sèchement :

- C'est de ta faute !

Elle ne précisa pas de quoi, mais celà voulait tout dire : le cataclisme, la mort d'Aria... Non Aria était morte parce qu'elle n'avait pas évité le pieu de glace, par conséquant c'était à cause de la demi-vampire si elle n'était plus de ce monde... Mais ça, Angélique refusait d'y penser, c'était égoïste mais la faut revenait quand même à Nathaya. Si elle n'avait pas utiliser le feu, la glace n'aurait pas trembler et le groupe serait encore constitué de quatre membres.

Soudain, l'odeur du sang la prit de plein fouet. Ses pupilles devinrent rouge vif. Contrôlée par sa soif de sang, elle tenta de se jeter sur la nymphe afin de la mordre au cou. Alors qu'elle levait son bras gauche rapidement pour l'attraper, une douleur aigue la stoppa net et elle tomba à genoux au sol. Elle posa sa main libre sur son épaule blessée et sentit la douce chaleur du sang. Cependant, les bord de la plaie était plus raide. Le sang avait un peu gelé avec le froid. Il lui était donc quasiment impossible de bouger l'épaule sans ressentir un déchirure à cet endroit...
Pourtant, sa soif la contrôlait toujours. Elle vit devant elle les jambes de Nathaya. Elle plongea alors en avant et mordit dans le mollet de la nymphe. Le sang de celle-ci était brulant mais la soulageait grandement. De sa main droite, elle attrapa la cheville de sa victime et la tint d'une force surhumaine, immobilisant tout la jambe pendant qu'elle aspirait le sang.

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La déesse ne fit rien lorsque la vampire s'approcha de la nymphe. Ça ne la regardait pas au fond, se qu'elles avaient à se dire et, après tout, la brune devinait bien se que Angélique allait reprocher à Nathaya. Mais bon, elle n'avait aucune raison d'intervenir, du moment que la fille de sang ne s'en prenait pas à la pyroman de service, tout cela ne la regardait pas. Ce n'était pas parce que la déesse avait un quelconque attachement à la nymphette, mais plutôt parce que plus l'effectif se réduisait, moins elles avaient de chances de s'en sortir indemne.

Aussi, lorsque Zena vit la colère tinter le visage d'Angélique, elle se mit à redouter le pire, et elle eut raison. Elle allait intervenir lorsque la douleur stoppa la vampire dans son élan. Sur le coup, la déesse espérait que sa blessure à l'épaule avait stoppé son envie de sang, mais elle se trompait. D'un geste rapide, la vampire planta ses crocs dans le mollet de la nymphe... Pleine de ressources, cette petite.
Cependant, le sang ne fit qu'un tour dans la tête de la déesse. Elle envoya sans se ménager le moins du monde, son pied dans le ventre de la vampire déjà affaiblie et rongée pour la perte de son amie. Le coup étant relativement violant, il eut pour effet de faire lâcher prise à la vampire, cette dernière allant s'écraser lamentablement dans la neige. Mais, elle n'eut pas le temps de se relever que déjà, la déesse la surplombait de sa taille. Le regard froid, elle fixa la vampire avant que sa voix ne résonne de manière calme mais tout aussi glacial que le monde dans lequel les trois (jeunes) femmes se trouvaient.

-Imbécile buveuse de sang! Veux-tu donc notre mort? Pour la mémoire de ton amie morte, essaye de sortir de cet enfer et tu réglera tes comptes avec la nymphe après. Ce ne ferait que nous handicaper encore plus d'avoir un autre cadavre sur le dos.

Zena marqua une pose, puis elle reprit, d'un air plus conciliant, la voix toujours glaciale.

-Que tu rejettes la faute sur Nathaya est logique en quelques sortes, mais dis-toi que nous jouons notre survie ici, nous n'avons donc nullement besoin de disputes inutiles. Contentes-toi de survivre, et tu verra, une fois revenu sur terre, comment tu punira cette nymphe, si l'envie y est toujours...

La déesse resta piquer face à la petite forme pathétique qu'était la vampire à ses yeux. Vraiment, jouer les "défenseur de la veuve et de l'orphelin" l'ennuyait grandement... Mais se qui l'embêtait encore plus, c'était de devoir supporter la rancoeur de la vampire vis-à-vis de la nymphe... Vraiment, ça s'annonçait bien cette aventure...