Chaud Chaud Cacao. [ PV Rea Alehandra. ]

Tôkyô, 16 heures et demi. Le soleil tapait fort sur la capitale nipponne. Les habitants se mouvaient dans les grandes ruelles, maudissant la chaleur et l’odeur du macadam qui brûlaient leurs narines. Avançant, souvent en tenues légères, la population cherchait désespérément un peu de fraîcheur. Ainsi, on pouvait voir que la majorité des terrasses des cafés étaient remplis de ces pauvres japonais grillés. Les marchands de glaces faisaient des affaires monstres et les piscines étaient blindées à ras bords. Même les petites fontaines des parcs étaient assaillies d’enfants joueurs. Profitant de la chaleur et du soleil omniprésent, beaucoup des personnes présentes dans ces lieux s’installaient sur l’herbe, histoire de parfaire leur bronzage. D’autres, moins heureux de la température et de l‘astre lumineux, préféraient rester sous l’ombre d’un arbre. Mais de toute évidence, le temps du jour attirait pas mal de monde à l’extérieur. Et c’est dans ce fameux parc qu’un évènement peu banal se produit. Un peu en recul, derrière arbres et fougères, une masse sembla prendre vie. D’abord vaporeuse, une vague silhouette se forma. Lentement, doucement, comme semblant elle-même réfléchir à ce qu’elle faisait. Il y eut d’abord un corps nu à la peau de nacre, puis un vêtement enveloppa la chair féminine, bien qu‘enfantine. Et finalement, c’est une petite fille aux yeux d’azur et à la chevelure de glace qui sortie du buisson. Celle-ci portait étrangement une longue robe rouge à la toile bouffante. Une lolita ? Peut être. Cependant, son apparente jeunesse faisait douter. Certainement que son âge se situait entre les sept et les treize ans. Mais au fond, cela n’a que peu d’importance. La petite au teint pâle entra alors dans la foule, marchant d’un pas lent, levant souvent la tête vers les gens qu’elle croisait, toute souriante de naïveté. On aurait dit un petit ange errant dans une foule d’inconnus. Que cherchait-elle ? Avait-elle perdu ses parents ? C’est certainement ce que les gens qui la croisaient se demandaient.

Surtout après plusieurs heures d’errance. Alors que la nuit était tombée sur la capitale et que, dans les rues sombres et malfamées, cette silhouette continuait d’avancer. Sautant parfois naïvement, rentrant de temps en temps dans ces filles de joies, et tombant à plusieurs reprises sur le sol crasseux de cette ruelle des bas quartiers. Les enseignes éclairant sa chevelure et son visage d’ange de ses couleurs chaudes et attrayantes. Souvent du rouge, de l’orangé. Et finalement, ce qui devait arriver, arriva. Passant dans une rue sombre afin de rejoindre un autre quartier, la petite croisa une bande de quatre types. Ceux-ci la regardèrent passer avant de se faire des signes et de la stopper. Elle se retrouva donc coincée entre les quatre bonhommes, adossée contre le mur de l’immeuble qui formait le dit passage.

Homme 1 - « Hey, dit moi ma puce, qu’est-ce que tu viens faire des les quartiers chauds ? Tu cherches ta maman ? Elle travaille ? Ah ah ah !! »
Homme 2 - « Ahah ! Arrête, je suis sûr qu’elle comprend même pas ce que tu racontes. »
L’Inconnue (Fillette.) - « C’est vrai ?… Ma maman travaille ici ? Je la cherche partout. Elle me manque, ma maman… » fit-elle en prenant une bouille de bébé.
Homme 1 - « Oui, on la connais tous très bien… Elle nous a d’ailleurs demandé de s’occuper de toi ma puce… »

Dès ces paroles énoncés, l’homme s’approcha de la petite, glissant une main perverse sur la joue de l’enfant. Il lui caressa son visage de nacre, s’approchant encore un peu, imposant son corps de mâle. Les trois autres eurent un sourire pervers, ricanant à l’aubaine qui se présentait à eux. La petite fille aux cheveux clairs, elle, fit une petite moue, les observant de ses yeux scintillants d’innocence et de naïveté. Elle ne semblait absolument pas comprendre ce qui se passait et pourtant…

Spoiler:

Invité

Il était 19 heures . Rea se promenait dans les rues de Tôkyô , où l'air paraissait frais , après une journée dont la chaleur en avait fait transpiré plus d'un. Effectivement , les habitants de la capitale avaient été confrontés à une température très élevée . Depuis le matin tout le monde se plaignait ou se réjouissait du beau temps . A l'heure actuelle , il faisait doux .
Rea était là sans trop savoir ce qu'elle attendait ... probablement de la fraîcheur . Il n'y avait personne autour d'elle , simplement quelques hommes et femmes , qui devaient rentrer du travail plus tard qu'à la normale . Rea se sentait à l'aise , là où il n'y avait pas grand monde, voir personne . La solitude lui permettait de réfléchir et de contrôler sa haine envers les autres . Surtout envers les Alehandra , qu'elle détestait et méprisait plus que tout . Durant les longues heures de l'après-midi , la démone était restée terrée dans l'ombre de sa chambre d'hôtel . Habillée d'une petite jupe noire et d'un tee-shirt blanc et noir, la demoiselle commençait à avoir froid. Rien de mieux qu'un petit feu pour se réchauffer. En pensant à ça, elle éclata de rire .

La nuit était tombée sur la capitale nippone . Rea ne savait pas vraiment où elle était, ni même ce qu'elle faisait encore dehors , mais sa fierté l'empêchait de demander de l'aide à quelqu'un. Commençant légèrement à s'énerver, la jeune fille trouva une cible de choix pour se défouler un peu : un groupe d'hommes embêtant une petite fille aux allures d'ange. Rea ne réfléchit pas et s'approcha d'eux, un sourire agressif aux lèvres et lança d'une voix amusée et fausse :

- Vous n'avez pas honte de vous attaquer à une jeune fille sans défense ?

Eclatant d'un rire machiavélique, Rea posta ses mains devant elle, faisant apparaître une boule de feu relativement grosse, qui fendit l'air , s'écrasant sur les hommes avec une violence inouïe. Ces derniers furent envoyés à plusieurs mètres de là, poussant des cris d'effroi. Soupirant de manière lasse, la jeune fille mit ses mains dans ses poches et s'approcha de la gamine. Cette dernière avait de longs cheveux blancs et des beaux yeux bleus. Qu'est-ce qu'une enfant de son âge pouvait faire ici à cette heure ? L'interrogeant du regard , Rea demanda simplement :

- Qu'est-ce que tu fais ici, toute seule, à cette heure ?

Rea se détourna du regard bleu pour voir dans quel état se trouvaient les hommes. Ces derniers n'étaient pas morts, ni même blessés gravement, mais avaient l'air bien assommés. Sortant son portable de sa poche, elle appela rapidement les pompiers et attrapa la main de l'enfant, l'entrainant dans sa course. Où allait-elle ? Rea n'en avait aucune idée. Seulement, la démone ne comptait pas rester là quant ils retrouveraient les brûlés. Comment expliquerait-elle une chose pareille ?! Ça faisait maintenant un moment qu'elles courraient, et Rea décida qu'il était temps qu'elles s'arrêtent, car elle ne voulait pas épuiser la gamine. En plus, elle était partie avec elle sans même se demander si la jeune fille ne devait pas aller quelque part. Poussant un grognement, la démone s'arrêta et s'assit sur un banc. Passant une main sur son front pour enlever quelques gouttes de sueur, la jeune fille lança un maigre sourire à l'enfant et demanda d'une voix essoufflée :

- Ça va aller ?

Le plus imposant des quatre hommes présents glissait à présent sa main dans la nuque de l’enfant, s’approchant de l’innocent décolleté lorsque soudain, une voix résonna dans la ruelle ou tous se trouvaient. Sarcastique, grinçante et, de toute évidence, féminine. Les regards se tournèrent vers la personne qui venait d’annoncer sa présence. Toujours aussi naïvement, l’enfant posa ses yeux d’azurs sur la jeune femme qui interrogeait de façon accusatrice le groupe. Cela eut d’ailleurs rapidement effet d’énerver la troupe de pseudo virile. Qu’est-ce qui lui prenait à celle là de venir les déranger alors qu’ils avaient enfin trouvé une occupation ’amusante’ ?! Surtout dans ce quartier ou il valait mieux faire comme-ci trafic, prostitution, vol et viol n’avait pas lieu à côté de soit. Fermer les yeux. Il semblerait que la demoiselle n’avait pas l’intention de faire cela, cependant, le groupe n’avait, lui, pas l’intention de la laisser gâcher leurs plaisirs. Malheureusement pour eux, le rire que cette femme lâcha n’avait rien d’humain et alors qu’ils s’avançaient pour faire déguerpir l’impertinente, ils rencontrèrent un obstacle de taille. Une boule de feu jaillit des mains de la demoiselle. Boule de feu qui apporta à la troupe une frisson d’effroi, et surtout, de surprise. Ce n’est pas tous les jours qu’ils se prenaient de plein fouet un sort infernale. Les créatures humaines et par définition, faibles, volèrent donc dans le décor, leurs peaux brûlées par la chaleur de la sphère, s’écrasant pitoyablement contre le mur de l’immeuble qui constituait la ruelle. Et alors que ce spectacle peu ordinaire avait eut lieu devant ses yeux, la petite n’avait pas bougé d’un centimètre. Ses prunelles scintillaient d’un éclat mystérieux alors qu’elle fixait avec attention la jeune femme qui l’avait secourut. Enfin, secourir était certainement un bien grand mot. L’enfant avait plutôt l’impression qu’elle avait juste trouvé une occasion en or pour se défouler.
La démone se rapprocha alors de la petite, alaise malgré la situation, avant de l’interroger sur sa présence en ses lieux. Cependant, cette femme aux cheveux ébène tourna bien vite le regard pour reposer son attention sur ceux dont elle avait fait ses victimes. Et la petite ? Elle, elle gardait ses prunelles fixes sur celle qui l’avait sauvé, semblant observer quelque chose silencieusement. Et soudainement, sa voisine l’attrapa et l’entraîna dans une course folle après un appel mystérieux. L’enfant, de ses petites jambes, tentait tant bien que mal de suivre le rythme. S’amusant à sauter de temps en temps, se laissant entraîner par la force de cette femme sur son corps de fillette. Elle ne cherchait pas trop à savoir ou cette femme l’emmenait, mais étrangement, elle suivait sans rien dire. Comme ci, tout cela était parfaitement naturel. Comme ci, tout cela avait été écrit quelque part…
Et après quelques dizaines de minute d'une course acharnée, la nouvelle connaissance de la fillette se stoppa. Les deux femmes se trouvaient alors dans un des parcs de la ville, qui part l’heure tardive, s’en trouvait plus ou moins abandonné par la population nippone. L’enfant regarda sa voisine s’asseoir sur un des bans, visiblement éreintée par cette avancé rapide. Celle-ci l’interrogea une nouvelle fois. Si ça allait aller ? L’enfant pencha un peu la tête sur le côté de façon innocente. Contrairement à la brune, la petite fille ne semblait absolument pas fatiguée de cette course. Étrange ? C’est vrai, surtout pour une si petite carrure. Et la suite n’allait certainement pas arranger cette histoire. Sans qu’on puisse le présager, la petite bondit sur sa voisine. Elle encercla de ses bras frêles sa gorge et d’un sourire éclatant, elle s’exprima :

« MAMANNNN !!! Je t’ai retrouvé !! »

Flippant ? Anormal ? Parfaitement. Qu’est-ce qui lui prenait subitement d’hurler de tel sottise en s’accrochant au cou de cette jeune femme ? Elles ne se connaissaient effectivement pas, et pourtant, cette fillette semblait, sur le coup, convaincu de ses dires. Le choc peut être ? Pour une enfant normal, voir quatre hommes louches se faire exploser par une boule de feu sortant bizarrement des minimes d’une inconnue, ça pouvait déstabiliser. Nous, nous savons qu’elle n’est pas normal, mais cette femme, elle, pourra-t-elle le comprendre ou le mettra-t-elle sous le compte d’un choc psychique important. De même, la raison de sa présence dans cette ruelle si tardivement n’avait pas été découvert. Elle ressemblait peut être plus à une enfant paumée et dérangée mentalement qu’à un être mystique et peut être joueur.